INFO BFMTV. "La vérité éclate enfin": l'enseignante d'Evaëlle se dit "soulagée" après l'annonce de sa relaxe

Pascale B., enseignante d'Evaëlle, adolescente qui s'est suicidée en 2019, s'est dit "soulagée" après l'annonce de sa relaxe dans le cadre de son procès pour "harcèlement", ce jeudi 10 avril.
"Je suis soulagée, la vérité éclate enfin. Je ne pouvais pas m’exprimer tant que l’instruction était en cours, je peux dire aujourd’hui que le jugement du tribunal correspond aux éléments du dossier", a-t-elle indiqué à BFMTV.
"La juste solution"
L'avocate de l'enseignante, Marie Roumiantseva, salue, de son côté, "la juste solution de ce dossier". Elle ajoute: "Je salue le courage du tribunal qui a su résister à la pression et a rendu une décision parfaitement motivée en droit et en fait."
Ce jeudi 10 avril, Pascale B., 62 ans, a été relaxée par le tribunal correctionnel de Pontoise des poursuites pour harcèlement sur la pré-adolescente. L'avocate des parents d'Evaëlle a annoncé faire appel sur le volet civil.
Lisant ses motivations détaillées, la présidente du tribunal a notamment considéré que les éléments à charge étaient "discordants, indirects, peu circonstanciés" ou relevant de "comportements adaptés et légitimes s'agissant de l'autorité dont doit faire preuve un enseignant en classe".
Une professeure au portrait contrasté
En 2018-2019, Pascale B. avait eu dans sa classe pendant plusieurs mois la collégienne avant qu’elle ne change d’établissement et se suicide en fin de 6e. Lors du procès, l’enseignante avait clamé son innocence. "Ce qui me blesse, c’est qu’on me dise que je suis responsable de la mort d’Evaëlle", avait-elle déclaré, martelant: "Je n'ai pas humilié Evaëlle". Les collègues de Pascale B. avaient dressé un portrait contrasté de l'enseignante. "Autoritaire et cassante" d'un côté, "bienveillante et aidante" de l'autre.
Pour les parents de la jeune adolescente, le passage à l'acte de leur fille a été conditionné par un moment bien particulier. Durant une session consacrée au harcèlement scolaire, l'enseignante avait demandé aux élèves d'exprimer leurs reproches à Evaëlle qui devait ensuite s'expliquer. Face à ses pleurs, l'enseignante s'était énervée et lui avait intimé de répondre aux questions, d'après les récits des élèves.
"Ce n'était pas dans le but de la mettre en difficulté mais essayer de régler ce problème relationnel dans la classe", s'était justifiée la prévenue. Mais pour Evaëlle, comme elle l'avait raconté à sa mère, "c'était la pire journée de toute ma vie".
"J'ai l'impression qu'on légitime le comportement de cette professeure", a réagi, ce jeudi, Sébastien Dupuis, père d'Evaëlle. "Je suis tétanisé, j'ai même du mal à réflechir. C'est vraiment un coup de massue même si on s'était préparé à une éventuelle relaxe."
La mère de l'adolescente s'est dit "dans l'incompréhension totale" après l'annonce du jugement.