Le réseau de bus de la RATP enregistre une perte de 13% d'agents en 2023

Image d'illustration - Des bus de la RATP stationnés dans un dépôt près de Paris. - Ludovic MARIN / AFP
Début janvier, la RATP s'était félicitée du recrutement "record" de 3.000 nouveaux conducteurs de bus en Île-de-France. Et elle réaffirme son objectif de 1.350 nouveaux recrutements en 2024 en Île-de-France auprès de BFM Paris Île-de-France.
Cependant, les effectifs sur la branche bus progressent en net de 150 agents (chauffeurs et techniciens de maintenance) entre 2022 et 2023, soit une hausse de 0,9 % d'après le document interne de la RATP que BFM Paris Île-de-France à pu consulter. Mais ils restent toujours en deçà de 9,5% par rapport à ceux de 2021.
1.450 conducteurs en moins entre 2021 et 2023
Entre janvier et décembre 2023, le nombre de conducteurs de bus a augmenté de 1.133 agents pour atteindre le chiffre total de 15.358 conducteurs. Les postes de contrôleurs ont, eux aussi augmenté de 5,7% depuis 2022.
Les départs d'agents sur le réseau de bus de la RATP ont poursuivi leur hausse de 13% en 2023 par rapport à l'année 2022, et cela toute cause confondue, d'après un document interne à la RATP que BFM Paris-Ile-de-France a pu consulter.
Dans le détail, ils sont 1.684 employés à être sortis des effectifs en 2023 contre 1.492 en 2022. Côté production, les départs de conducteurs de bus sont en hausse 14,5% sur un an. Et la situation inquiète les syndicats.
"Les agents sont épuisés par les contraintes d’exercice du métier auxquelles s’ajoutent les impacts de la situation dégradée ainsi que le mécontentement des voyageurs", dénonce Vincent Gautheron, représentant CGT au sein de la RATP auprès de BFM Paris Île-de-France.
Et d'ajouter: "Il n’y a eu aucune amélioration de l’attractivité du métier de conducteur de bus en 2023".
Le nombre de démissions et de départs à la retraite en nette hausse
Parmi les principales causes de départs, figurent les démissions avec 562 départs, dont 519 rien pour les chauffeurs de bus. Un phénomène qui s'est amplifié depuis 2018 et qui se stabilise en 2023. Ils étaient 160 à avoir déposé leur démission en 2018, puis 290 en 2021 et 581 en 2022.
Les départs en retraite sont en hausse de 70% pour les chauffeurs de bus. Quant aux révocations ou licenciements pour faute grave, les chiffres tendent vers une baisse de 25%.
Les "autres" causes de départs, qui comprennent pêle-mêle les licenciements pour insuffisances professionnelles, les absences injustifiées ou les fins de période d'essai, sont en hausse de 216% avec 313 départs contre seulement 99 en 2022.
De son côté, la RATP souligne également que les "mobilités internes" sont importantes au sein de l'entreprise. "Le poste de conducteur de bus est un métier d’entrée au sein de l’entreprise et un vivier pour des évolutions sociales vers des métiers de conducteurs de métro ou de tram par exemple", précise la régie des transports.
Le patron de la RATP, Jean Castex, avait annoncé à BFM Paris Île-de-France, fin janvier, lors du conseil d'administration d'Île-de-France Mobilités, que les arrêts maladie non-indemnisés ont progressé de 112% et que les arrêts-maladies étaient en baisse de 7% sur un an.
105 euros d'augmentation net par mois pour tous les salariés
Sur la question des salaires, la RATP indique auprès de BFM Paris Île-de-France que "l’ensemble de l’entreprise a bénéficié d’une augmentation de 105 euros net par mois afin de soutenir le pouvoir d’achat des salariés".
Outre ces augmentations, un accord a été conclu sur les Conditions de travail des machinistes receveurs (Ctmr). Ce dernier prévoit une augmentation salariale de 372 euros brut mensuel moyennant une augmentation du temps de travail de 120 heures de plus sur une année ainsi qu'une baisse de jours de RTT. La RATP se félicite de cette mesure ayant "permis d'accroître la productivité de l’entreprise tout en mobilisant moins d’agents".