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Paris Île-de-France

"Le made in France repassera": l'opposition dénonce la provenance des uniformes testés dans les écoles à Puteaux

L'opposition dénonce la provenance des vêtements de l'uniforme testé dans plusieurs écoles, qui ont été fabriqués au Pakistan et au Bangladesh, et non en Europe comme prévu.

L'opposition dénonce la provenance des vêtements de l'uniforme testé dans plusieurs écoles, qui ont été fabriqués au Pakistan et au Bangladesh, et non en Europe comme prévu. - Francis Poézévara/X

Alors que la mairie avait promis des uniformes fabriqués au Portugal, elle a eu la surprise de découvrir des provenances du Bangladesh et du Pakistan lors de la distribution des uniformes. Une erreur dénoncée par l'opposition, qui en profite pour demander la fin de l'expérimentation.

"Les uniformes de nos enfants ont-ils été fabriqués par des enfants?" Alors que trois établissements scolaires de Puteaux (Hauts-de-Seine) ont commencé à expérimenter l'uniforme à l'école depuis ce lundi 25 mars, l'opposition dénonce la provenance des vêtements qui composent cette tenue unique.

La mairie avait en effet promis aux familles des blouses, polos et sweats fabriqués au Portugal. Mais elle a eu la mauvaise surprise de découvrir, lors de la distribution des tenues samedi, des vêtements fabriqués au Pakistan et au Bangladesh, rapportent nos confrères du Parisien.

Un "bilan humain catastrophique"

Deux pays particulièrement décriés pour l'exploitation d'enfants dans la fabrication de textiles, ce que l'opposition n'a pas manqué de souligner.

"La mairie de Puteaux en est très fière: elle se targue d’avoir opté pour une tenue ne dépassant pas les 200 euros par enfant fixé comme limite par le gouvernement. Mais à quels prix humain et écologique? (...) Le bilan humain de ces uniformes est donc catastrophique", dénonce dans un communiqué Francis Poézévara, conseiller municipal Génération.s de Puteaux.

Dans un message posté dimanche 24 mars sur son compte X, le conseiller d'opposition affiche les étiquettes des vêtements qui composent l'uniforme de sa fille, en école élémentaire.

Le polo blanc et le cardigan bleu marine affichent tous les deux une étiquette "fabriqué au Bangladesh", tandis que le sweat bleu marine est visiblement "fabriqué au Pakistan". Pour les blouses des élèves de maternelle, les étiquettes ont été "enlevée(s) visiblement", ajoute l'élu.

Le conseiller municipal écologiste Brice Loe Mie pointe lui aussi du doigt une provenance qui n'est pas du tout en accord avec ce qu'avait promis la municipalité.

"Le made in France repassera. Les uniformes de Puteaux proviennent du Bangladesh et du Pakistan et sont de piètre qualité", dénonce-t-il sur le réseau social X. "Le trousseau risque d'être usé prématurément."

La mairie pointe du doigt la société embauchée

Une erreur d'aiguillage dont la mairie de Puteaux se défend, expliquant avoir elle-même été dupée par la société retenue pour fournir les uniformes.

"La société désignée par appel d'offres s'était engagée sur une production européenne", assure-t-elle au Parisien, soulignant que la commande reçue "n'est pas du tout ce qui était prévu."

La société doit être convoquée ce mardi par la mairie pour donner des explications. La mairie assure par ailleurs qu'elle va demander des garanties supplémentaires et ne pas subir la même erreur l'année prochaine. Un nouvel appel d'offres a été lancé pour l'année 2024-2025, durant laquelle l'école Jean-de-la-Fontaine doit se joindre aux trois écoles qui expérimentent l'uniforme.

De son côté, "en attendant l’arrêt de l’expérimentation réactionnaire de l’uniforme dans les écoles", l'opposition à la mairie de "s’engager à commander des vêtements durables dont le processus de fabrication soutenable respecte les droits de l’Homme comme l’environnement", déclare Francis Poézévara.

Au total, plus de 900 élèves des écoles des Bergères, Parmentier et La Défense 2000 ont fait leur entrée en classe lundi avec ce nouvel uniforme.

Laurène Rocheteau