La Ville de Paris intensifie sa lutte contre Airbnb

Airbnb dit avoir banni 1,3 million de personnes de sa plateforme depuis 2016 pour "avoir refusé de traiter les autres sans préjugés" - Lionel BONAVENTURE © 2019 AFP
Anne Hidalgo et son équipe municipale ont un avis tranché sur la question des logements Airbnb à Paris. "L'enjeu est de les récupérer", a assuré la maire de Paris ce mercredi dans les colonnes du Parisien, puis les mettre sur le marché de la location. L'édile confirme en parallèle qu'elle consultera les Parisiens par voie référendaire à l'automne, de manière à voir "s'ils sont favorables, ou non, à limiter la durée de location annuelle de ces appartements".
Les déclarations d'Anne Hidalgo vont dans le sens des propos tenus aux Echos par Ian Brossat, adjoint à la mairie en charge du logement, également ce mercredi. L'élu communiste et Anne Hidalgo estiment que la crise traversée par le secteur du tourisme peut pousser les propriétaires à se délester de leurs biens mis en location sur Airbnb pour les remettre sur le marché locatif.
Ian Brossat vise tout d'abord les propriétaires ayant des contentieux avec la Ville, ou encore ceux suspectés d'être en infraction. En échange d'un abandon des poursuites, l'adjoint d'Anne Hidalgo leur demanderait de mettre leurs biens sur le marché locatif à des tarifs abordables.
"Nous avons créé la Foncière de Paris qui est un dispositif qui permettra aux classes moyennes de se loger à moindre coût en acquérant les murs, la Ville restant propriétaire du foncier, a précisé Anne Hidalgo au Parisien. Cela devrait représenter 1000 logements par an."
En outre, la mairie de Paris soumettra un référendum aux Parisiens sur la question des Airbnb avant la fin de l'année. A l'heure actuelle, le nombre de nuitées qui peuvent être mises en location sur des plateformes comme Airbnb est plafonné à 120 par an pour une résidence principale. "Je trouve aberrant que les villes ne puissent pas fixer elles-mêmes le plafond de nuitées", se désole Ian Brossat.
Le référendum ne serait toutefois que consultatif, les règles d'hébergement étant décidées à l'échelle nationale. Mais l'élu communiste espère que l'élection de maires socialistes et écologistes dans de nombreuses grandes villes françaises, eux aussi "favorables à une régulation d'Airbnb", permettra de faire pression sur le gouvernement.