L'émouvant témoignage d'Audrey Pulvar après les accusations de pédophilie contre son père

Audrey Pulvar. - CHARLY TRIBALLEAU / AFP
"Si je me suis tue depuis huit jours, c’est parce que je trouvais important qu’elles puissent s’exprimer". Ce lundi sur France Inter, Audrey Pulvar est revenue sur les accusations de pédophilie formulées par ses cousines, à l'encontre de son père Marc Pulvar, décédé en 2008.
Début février, trois de ses cousines ont accusé dans une tribune Marc Pulvar, figure du syndicalisme martiniquais d'être "un pédocriminel", affirmant vouloir mettre "un terme à l'héroïsation du personnage". "Mais ici, à Paris, ce n'est pas l’affaire Marc Pulvar, ce n'est pas la parole des victimes qu’on a entendue, c’est mon nom qui a été mis en exergue", a déploré Audrey Pulvar.
"Fille d'un monstre"
Avec émotion, l'adjointe à la mairie de Paris et candidate aux régionales en Ile-de-France s'est décrite comme "la fille d'un pédocriminel, la fille d'un monstre".
"Quand vous êtes la fille d'un monstre, vous vous demandez si vous n'êtes pas un monstre vous-même", a confié l'élue.
Celle-ci a aussi raconté se souvenir de "choses qui n'étaient pas normales" concernant son père quand elle était enfant. "Je ne savais pas que je savais", a-t-elle confié, assurant avoir toujours cru ses cousines quand elles ont parlé.
"Les faits se sont produits il y a 45 ans. Mes cousines ont parlé il y a 20 ans. Depuis 45 ans je sais qu'il s'est passé des choses confusement", expliquant qu'il ne pas avoir envisagé "dénoncer" son père. "Ce n’était pas à moi de le faire, et je ne savais pas que je savais", a poursuivi Audret Pulvar.
La candidate à la présidence de la région Ile-de-France a aussi tenu à répondre à ses "détracteurs" qui voient dans ces révélations une "manoeuvre politique".
"Je veux dire à tous ceux, il y en a trop, qui pensent que l'action de mes cousines, qui aujourd'hui parlent à travers une lettre 45 ans après les faits, serait une manoeuvre politique soit pour m'atteindre moi qui suis candidate, soit pour abîmer la mémoire de mon père, tous ceux là ils ont tort", a martelé Audrey Pulvar.
Plusieurs affaires d'incestes
Plusieurs affaires d'incestes et de pédocriminalités ont éclaté ces dernières semaines en France. "Je pense qu'elles parlent maintenant parce qu'il y a une conjonction de chose (...) et sans doute que le livre de Camille Kouchner et tout ce qui s'est passé depuis quelques semaines, a été la petite impulsion supplémentaire" indique Audrey Pulvar à propos de ses cousines.
En sanglots, l'ancienne journaliste est revenue sur le terme de "libération de la parole", beaucoup revenu ces derniers jours. "Sachez que ça ne libère pas grand monde. En revanche, ça dit des choses qui ne sont pas anecdotiques."
"Ce qu'il faut faire ce n'est pas seulement écouter la parole des victimes, c'est faire en sorte que ça n'arrive plus" et tout faire "pour qu'on ne viole plus".