"Je suis venu en courant": la galère pour les voyageurs de la gare routière de Bercy, déplacée à Vincennes

Déboussolés, de nombreux voyageurs découvrent depuis dimanche 28 juillet la délocalisation de la gare routière de Bercy au château de Vincennes, 4 km plus à l'est.
Les bus stationnent provisoirement le long de l'avenue Daumesnil, sur plusieurs centaines de mètres jusqu'au 11 août puis durant les Jeux paralympiques. Il n'y a pas ou peu de signalisation et certaines compagnies de bus ont dépêchées des agents pour donner des indications par mégaphone. Une situation qui ferait presque regretter la gare routière de Bercy pourtant notoirement critiquée.

Chasser l'attente ou courir
"Il faut attendre qu'on nous indique. On ne reçoit pas toujours les notifications à l'heure. Il faut chasser l'attente et puis parfois se dépêcher d'arriver à l'autre bout si le bus y est mais ce n'est pas évident", explique Kremela au micro de BFM Paris Île-de-France.
Des passagers déplorent l'éloignement de ce terminus provisoire par rapport aux lignes de transport en commun.
"Je viens de Saint-Denis donc là j'ai du prendre deux métros et un bus alors que Bercy c'est tout simple. La gare est loin du métro. Je pensais que c'était plus près du coup je suis venu en courant", indique François.
Une décision de la préfecture de police
Initialement, la gare routière de Bercy devait rester en fonctionnement pendant la période des JO, hormis le jour de la cérémonie d'ouverture le 26 juillet, mais la préfecture de police a revu sa copie.
Il avait été demandé aux opérateurs d'autocars d'adapter leur activité pendant la période, pour que leurs navettes ne croisent pas, au départ comme à l'arrivée, des flux de spectateurs et d'athlètes aux abords du site de compétition de l'Arena Bercy, ni ne croisent la voie réservée olympique et paralympique.
"Les opérateurs ayant fait connaître leurs difficultés à s'organiser sur des créneaux limités, les différents acteurs ont, à la demande de ces opérateurs travaillé à l'identification d'un site de repli, en sus de la gare routière qui continue de fonctionner", précise la préfecture de police dans un communiqué diffusé ce lundi.
Des frais supplémentaires pour les compagnies
Si la préfecture de police a doté les compagnies de Pass Jeux pour les aider à circuler malgré les restrictions, ce déménagement engendre des frais pour les opérateurs (Blablacar, Flixbus, Alsa,...). Pour Blablacar par exemple, la facture s'élève à 100.000 euros.
"C'est plus difficile à opérer donc on a rajouté du staff, loué des barrières pour réguler le trafic et sécuriser l'environnement, on a loué un Airbnb pour pouvoir faire des temps de pause pour les salariés. La ville a ajouté des sanitaires", énumère Aurélien Gandois, directeur de l'activité bus du transporteur.
Les sociétés réclament par ailleurs à la préfecture de police de couper la circulation d'une partie de l'avenue. Elles réclament également davantage de mobilier urbain comme des bancs ou des fontaines.
Regrets de l'association de défense des usagers
"Nous déplorons la décision de dernière minute de la préfecture de police qui oblige les usagers à attendre leur car das des conditions encore plus mauvaises que d'habitude", s'indigne la Fnaut Île-de-France, association de défense des usagers des transports en commun.
Contactée par BFM Paris Île-de-France, la mairie n'a pas donné suite pour le moment.