"Je les suppliais d'arrêter": victime d'une tentative de viol à caractère homophobe et antisémite à Pantin, il témoigne

Police nationale (image d'illustration) - FRED TANNEAU / AFP
"J'étais la cible parfaite parce que j'étais gay, parce que j'étais juif." Meurtri et choqué, Noam* a choisi de briser le silence sur la violente agression qu'il a subie le 8 octobre dernier à Pantin dans les colonnes du Parisien.
Le jeune homme de 22 ans a été attaqué par deux personnes dans la rue, en début de soirée. Alors qu'il rentrait du travail, deux jeunes l'abordent et lui réclament une cigarette. Ils prennent Noam à l'écart, parviennent à trouver son compte Instagram et découvrent un drapeau d'Israël et un drapeau arc-en-ciel de la communauté LGBT. "Sale pédé", "sale juif", lui assènent les deux hommes âgés de 16 et 18 ans.
L'un des agresseurs plaque Noam contre un camion et tente de le violer pendant que son complice fait le guet.
Des passants maîtrisent les agresseurs
"Il a baissé mon pantalon, puis mon caleçon. Il était en érection, il voulait me pénétrer (...) Je les suppliais d'arrêter. J'attendais que ça se finisse, j'avais peur qu'ils soient armés", témoigne-t-il. Noam a finalement été secouru par des passants, alertés par ses cris. Les deux agresseurs ont pu être maîtrisés jusqu'à l'arrivée de la police.
Transportée à l'hôpital la victime a pu voir les médecins de l'unité médico-judiciaire qui lui a délivré 10 jours d'interruption temporaire de travail.
Les agresseurs présumés, d'origine algérienne, en situation irrégulière et déjà condamnés pour des vols, ont assuré lors de leur garde à vue que la victime les avait abordés pour avoir un rapport sexuel avec eux. Une version qui n'a pas tenu face aux images de vidéosurveillance ayant filmé le début de l'agression.
"Je veux que la justice passe"
Une information judiciaire a été ouverte pour "tentative de viol et de vol en raison de l'orientation sexuelle et religieuse", indiquent nos confrères. Le caractère antisémite et homophobe a été retenu à l'encontre des deux auteurs placés en détention provisoire. "Je veux que la justice passe. Je veux qu'il y ait plus de sécurité", insiste Noam.
*Ce pseudonyme a été donné pour garantir l'anonymat de la victime.