"Inadmissible": des habitants de Mantes-la-Jolie opposés à la fermeture du bureau de poste de Gassicourt

Le bureau de poste du quartier Gassicourt fermera ses portes début juillet en raison d'une baisse de fréquentation. Habitants et élus déplorent la fermeture de l'agence, qui les forcera à se rendre dans l'un des deux autres bureaux de poste de la ville.

La fin d'un commerce de proximité. Dès le 1er juillet prochain, les habitants du quartier Gassicourt de Mantes-la-Jolie (Yvelines) devront faire leurs adieux à leur bureau de poste, qui fermera en raison d'une baisse de fréquentation.

Une mauvaise nouvelle pour les quelque 15.000 habitants de ce quartier, qui se verront obligés de parcourir 1,5 km dans un sens ou dans l'autre pour rejoindre les deux autres bureaux de poste de la ville, Val-Fourré et Gambetta.

"Je ne sais pas qui a pris la décision, mais bravo, merci”, dénonce avec ironie Sanna, habitante du quartier Gassicourt. “On va se retrouver avec deux Poste à Mantes-la-Jolie. Il faut savoir que Mantes-la-Jolie, c’est quand même grand."

"Ça me rendait service"

La décision ne passe pas auprès des habitants, qui contestent la baisse de fréquentation annoncée par la Poste et déplorent la fermeture de ce bureau de proximité.

"Ça me rendait service de venir ici. On n’attend pas, on peut se garer, ça simplifie la vie", regrette auprès de BFM Paris Île-de-France Marie-Josée, cliente du bureau de Gassicourt.

"Comment on va faire, quand il va falloir aller chercher des colis, envoyer une lettre recommandée?” s'agace quant à elle Graziella, résidente du quartier. “Il va falloir se taper le centre-ville, où il n’y a pas de place pour se garer et où tout est payant? Il va falloir aller à Val-Fourré où il y a déjà une queue pas possible? Là, il y avait déjà la queue, c’était déjà galère, mais alors sans… C’est inadmissible."

Un "mépris" des quartiers populaires

La Poste avance quant à elle une baisse de fréquentation de 50% sur les six dernières années pour justifier la fermeture de ce bureau. Outre les habitants, les élus locaux dénoncent eux aussi un abandon de certains quartiers et appellent à la mobilisation.

"Il y a à peu près 15.000 habitants qui sont concernés par cette décision, c'est énorme", souligne Benjamin Lucas, député écologiste des Yvelines. "Je crois qu'il faut qu'on démontre qu'on ne se laisse pas faire et que le mépris, la brutalité à l'égard de nos quartiers populaires, ça commence vraiment à suffire."

Le député de la circonscription, qui dénonce une "situation inacceptable" a lancé une pétition pour s'opposer à cette décision. Dès le mois de juin, les services essentiels de la poste seront disponibles dans une épicerie du quartier Gassicourt, comme la vente de timbres, le retrait ou l'envoi de colis. Le distributeur automatique de billets dépendant de l'agence de poste de Gassicourt est lui amené à disparaître.

Chloé Berthod, Bettina de Guglielmo avec Laurène Rocheteau