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Ile-de-France: les Insoumis veulent un groupe commun de la gauche au Conseil régional

l'Hémicylcle du Conseil régional d'Ile-de-France

l'Hémicylcle du Conseil régional d'Ile-de-France - François Guillot - AFP

Le groupe LFI souhaite une union "des forces" face à la majorité de Valérie Pécresse, qui prévoit selon les Insoumis, de réduire le temps de parole de l'opposition los du débat du budget.

Les Insoumis franciliens veulent unir la gauche au conseil régional. Dans un communiqué de presse dévoilé ce mercredi, le groupe LFI a fait part de son souhait de proposer à ses alliés socialistes, écologistes et communistes la création d'un groupe commun au sein du Conseil régional de la région Ile-de-France.

S'unir contre Valérie Pécresse

Les Insoumis assurent vouloir répondre par l'union, "au chaos" mis en place par Valérie Pécresse, présidente (LR) de la région. Dans son communiqué de presse, le groupe Insoumis dit déplorer une réduction du temps de parole de l'opposition lors du prochain débat au conseil régional concernant le budget.

"Dans cette situation, et alors qu'une majorité de Francilien.nes espèrent un changement de politique, un sursaut est nécessaire pour l'Ile-de-France", juge le groupe LFI mené par son président Vianney Orjebin.

Autre motivation pour les Insoumis, la situation politique délicate dans laquelle se trouve le groupe. Sur les dix élus du groupe LFI au conseil régional, quatre d'entre deux ont été élus au poste de député lors des élections législatives de juin dernier. C'est le cas de Raquel Garrido, Clémentine Autain, Sophia Chikirou et Paul Vannier.

Opposés au cumul des mandats, les Insoumis souhaitent donc démissionner de leur poste de conseillers régionaux. L'écologiste Julien Bayou avait déjà annoncé sa démission du conseil régional pour les mêmes raisons il y a quelques semaines. Or, avec quatre départs, le groupe LFI serait en dessous du seuil nécessaire pour avoir un groupe.

"On cherche toutes les portes de sortie possibles pour ces députés-là. En tout cas, le groupe LFI ne peut pas disparaître de la région Ile-de-France. (...) Dès que l'on trouve une solution, les députés seront amenés à démissionner", assure Vianney Orjebin à BFM Paris-Ile-de-France.

"Franchir une nouvelle étape"

Lors des élections régionales de 2021 en Ile-de-France, les principales forces de gauche s'étaient présentées au premier tour sur trois listes distinctes: une écologiste menée par Julien Bayou, une socialiste avec Audrey Pulvar comme tête de liste et enfin, une troisième liste menée par Clémentine Autain et regroupant notamment le parti communiste et la France Insoumise.

Au second tour, ces trois listes avaient fusionnées au sein de la liste écologiste de Julien Bayou. Ce dernier avait finalement été battu par Valérie Pécresse.

Aujourd'hui, les différentes entités sont regroupées en quatre groupes distincts au conseil régional: le pôle écologiste qui compte 17 membres, le groupe socialiste, radical écologiste et citoyen avec 18 élus, le groupe La France Insoumise fort de dix membres et le groupe gauche communiste, écologiste et citoyenne qui comprend sept élus.

Désormais, les Insoumis estiment que la logique est une fusion de tous ces groupes, votant déjà de manière similaire dans 95% des situations au conseil régional.

"Le groupe LFI pense que le temps est venu de franchir une nouvelle étape pour répondre aux aspirations des Francilien.nes", souligne leur communiqué, prenant pour exemple la Nupes, coalition de gauche pour les législatives, aujourd'hui intergroupe à l'Assemblée nationale des groupes écologistes, socialistes, communistes et insoumis.

Pas d'emballement chez les alliés

Jonathan Kienzlen, président du groupe “socialiste, radical, écologiste et citoyen", a réagi ce mercredi auprès de BFM Paris-Ile-de-France à cette main tendue des Insoumis. Pour l'élu francilien, cette fusion n'est pas d'actualité. Il juge la proposition prématurée pour le moment.

"Chacun a sa spécificité, ça n'empêche pas un travail commun. On souhaite continuer comme ça pour le moment", ajoute-t-il.

Même son de cloche du côté du pôle écologiste qui explique avoir "son propre calendrier".

éIl existe bien des manières de faire vivre et prospérer l’opposition de gauche et écologiste. (..) Nos complémentarités font que nous sommes sur tous les fronts", juge la présidente du groupe Ghislaine Senée, contactée par BFM Paris-Ile-de-France.

De son côté, le groupe communiste n'est pas opposé à la proposition insoumise et dit vouloir "prendre le temps de la réflexion". Sa présidente de groupe Céline Malaisé rappelle être en faveur de la création d'un intergroupe commun à la gauche régionale, comme c'est actuellement le cas pour la Nupes au niveau national. Une telle structure avait déjà existé en 2021, lors de la dernière année du premier mandat de Valérie Pécresse à la tête de la région.

Des actions déjà communes

Céline Malaisé estime toutefois que l'absence de groupe unique à gauche n'empêche pas les propositions identiques et des projets communs.

"Nous avons d’ores et déjà prévu une réunion commune et des actions communes à l’ensemble des élus des quatre groupes actuels. Nous proposons actuellement des actions communes autour de la campagne #Stopgalere avec des réunions communes pour nous opposer à la dégradation, à l’effondrement et à la privatisation des transports publics", rappelle-t-elle.

Si la fusion des quatres groupes de gauche ne semble pas, pour le moment, faire l'unanimité, les élus pensent toutefois déjà à l'horizon 2028 et les prochaines élections régionales. Avec dans les esprits, l'idée d'une coalition de gauche unie dès le premier tour.

"Il faut réfléchir dans l'optique des prochaines élections régionales mais il faut commencer par un programme", estime Jonathan Kienzlen.

Nicolas Dumas et Gauthier Hartmann