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Paris Île-de-France

"Il y a beaucoup plus de monde": les transports en commun franciliens au bord de la saturation

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Plus de deux ans après le début de la pandémie, certaines lignes de métro ont quasiment retrouvé leur niveau de fréquentation d’avant Covid-19 alors que la fréquence des rames a diminué.

Des quais bondés et des passagers entassés dans les rames. Plus de deux ans après le début de la pandémie de Covid-19, les Franciliens subissent à nouveau le "cauchemar" des heures de pointe dans les transports en commun.

"J'ai du mal à rentrer dans le métro, parfois je suis obligé d'attendre le prochain parce qu'il y a trop de monde. Je me sens un peu oppressé", explique un usager. Une autre usagère estime se sentir "entassée".

"Il y a beaucoup plus de monde et tous les jours de la semaine, même le samedi et le dimanche, ça ne s'arrête pas", assure une Francilienne.

"On est souvent très serré, et j'ai l'impression qu'il y en a moins", constate une autre habitante.

Le télétravail pas sufisamment lissé

Avec l’essor du télétravail depuis 2020, la fréquentation des métros et RER avait fortement chuté. Ainsi, l’offre de transport a été adaptée en fonction de ce taux. Selon Île-de-France Mobilités (IDFM), la fréquentation globale des transports atteindrait aujourd’hui 85 % de celle de 2019.

Une décision qui ne passe pas auprès des usagers car selon une étude publiée la semaine dernière par l'Institut Paris Region, le recours au télétravail se focalise essentiellement sur les journées du vendredi et du lundi. Résultat, certains jours sont plus saturés que d'autres.

La directrice du Transilien Sylvie Charles a d'ailleurs appelé jeudi dernier à "mieux lisser" sur la semaine les trajets domicile-travail.

Les lignes 11 et 12 saturées

Et alors que l’affluence grimpe, la majorité du réseau RATP est toujours en offre réduite. Seules les lignes 7, 9, 13 et 14 du métro sont aujourd’hui à 100 % de leurs capacités en termes de fréquence des rames.

Résultat, selon les données d'IDFM relatées par Le Parisien, la situation est devenue ubuesque sur certaines lignes. Les usagers sont bien présents sur la ligne 11, entre Châtelet et Porte-des-Lilas, la fréquentation atteint désormais 97% par rapport à 2019. Or actuellement le trafic reste bien moindre par rapport à 2019, avec 84%.

Sur la 12, reliant Mairie d'Aubervilliers à Mairie d'Issy, la part de métros en heure de pointe est seulement en septembre 2022, de 85% par rapport à septembre 2020. En heure de pointe, il faut savoir jouer des coudes, car dans le même temps, la fréquentation est estimée à 86% de celle de 2019.

Moins de personnel, moins d'argent

Comment expliquer cette situation? "Le premier facteur et le plus déterminant, c'est le choix qu'a fait Valérie Pécresse au sein d'IDFM, de réduire l'offre de transport", pointe Fabien Guillaud Bataille, conseiller régional d'Ile-de-France, au micro de BFM Paris Ile-de-France.

De plus, la santé économique d'IDFM est pointée du doigt par l'élu. "L'autorité de transport Ile-de-France Mobilités a perdu 4 milliards" d'euros.

Enfin selon Fabien Guillaud Bataille, la saturation sur les lignes peut s'expliquer par "la désorganisation totale de la RATP". Selon IDFM, il manque environ 100 conducteurs de métro sur 2500.

La conjoncture actuelle n'aide pas

Et puis un autre facteur est venu bouleverser les habitudes de transports des usagers ces derniers mois. "L'évolution du prix de l'essence fait qu'il y a des gens qui sont revenus aux transports alors que ce n'était pas le cas avant", avance François Gau, directeur général adjoint d'Alyce.

Pour les Franciliens, les complications dans les transports ne devraient pas s'arranger dans les prochains temps. Une nouvelle journée de grève est prévue le 10 novembre prochain dans les transports en commun de la région. L’objectif des syndicats est clair: zéro métro et zéro RER.

Ella Jelidi, Gabrielle Marie Lourenço et Alicia Foricher