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Hauts-de-Seine

La préfecture demande le retrait du drapeau palestinien du parvis de la mairie de Gennevilliers

La mairie de Gennevilliers (image d'illustration)

La mairie de Gennevilliers (image d'illustration) - Google Street View

Le drapeau palestinien hissé sur le parvis de l'hôtel de ville de Gennevilliers est visé par une requête visant son retrait, réclamé par la préfecture. Le maire de la commune dénonce un "deux poids deux mesures".

La préfecture des Hauts-de-Seine a demandé le retrait du drapeau palestinien hissé sur le parvis de l'hôtel de ville de Gennevilliers, a appris lundi l'AFP, une requête contestée par le maire de la ville.

Dans un courrier daté de vendredi et consulté par l'AFP, le préfet, Alexandre Brugère, estime que le fait de hisser ce drapeau constitue "un symbole politique" et "une atteinte au principe de neutralité des services publics".

"Un deux poids deux mesures"

S'étonnant que la préfecture ne soit pas intervenue lors d'un pavoisement similaire avec le drapeau ukrainien en février 2022, le maire de Gennevilliers, Patrice Leclerc (PCF), a dénoncé sur son compte X un "deux poids deux mesures".

Pour justifier cette différence de traitement, la préfecture a cité à l'AFP une décision récente du tribunal administratif de Versailles dans laquelle la juridiction estimait que la mise en place du drapeau ukrainien relevait d'une marque de solidarité et non d'un message politique.

Concernant la Palestine, la préfecture s'appuie sur une décision de décembre du tribunal administratif de Montreuil considérant que "la reproduction d'un drapeau palestinien" représente un "symbole politique dépassant le simple soutien à la population civile palestinienne de Gaza".

"Une solidarité humanitaire" niée par la préfecture

Mais pour M. Leclerc, qui a envoyé un courrier au préfet, "le pavoisement temporaire du drapeau palestinien s'inscrit dans une démarche politique locale constante et transparente, visant à exprimer une solidarité humanitaire, en cohérence avec les déclarations récentes du président de la République".

Emmanuel Macron a fait part à plusieurs reprises de son intention de reconnaître l'État de Palestine. Pour justifier sa demande de retrait, le préfet des Hauts-de-Seine a aussi avancé l'incompétence du maire, soulignant que la décision relevait du conseil municipal.

Une délibération en conseil municipal

En réponse, le maire a annoncé qu'une délibération sur le maintien ou le retrait du drapeau palestinien aurait lieu lors du prochain conseil municipal, le 25 juin. Déployé mardi dernier, le drapeau doit être retiré à la fin du mois, a précisé la mairie.

Dimanche, la préfecture de Seine Saint-Denis avait demandé au maire de Saint-Denis "le retrait du drapeau palestinien hissé sur la façade de l'hôtel de ville en application du principe de neutralité des services publics".

Hissé vendredi en présence de l'ambassadrice de la Palestine en France dans le cadre d'un week-end de mobilisation pour la Palestine, le drapeau a été retiré dimanche comme prévu initialement.

A.V.