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Paris Île-de-France

Hauts-de-Seine: un arrêté pour limiter le nombre de chiens par promeneur pris à Rueil-Malmaison

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Un trop grand nombre de chiens se promenant simultanèment dans un bois ou une forêt pourrait avoir des conséquences sur la nature et met en péril la sécurité des enfants.

Des chiens promenés par quarantaine. La mairie de Rueil-Malmaison, dans Hauts-de-Seine, a pris un arrêté limitant le nombre maximum de chiens par "dogsitter" (promeneurs de chiens) à quatre, après avoir reçu plusieurs plaintes de riverains.

"Il y a ici des gens qui viennent avec des enfants en bas âge, qui parfois ont peur, donc une meute de trente chiens sur des petits enfants, ça pose question", dénonce une promeneuse au micro de BFM Paris-Île-de-France.

Un autre considère que l'arrêté est la bonne solution pour "mieux maîtriser les animaux", quand une riveraine suggère qu'il faudrait "peut-être" aussi les tenir "en laisse".

Un arrêté qui divise

Si la mise en place de cet arrêté est bien reçue par les promeneurs de la ville, les "dogsitters", eux, ne l'entendent pas de cette oreille. Pour Romane Agulhon, promeneuse de chiens, ce dispositif risque de perturber son activité.

"On a tous forcément un petit peu peur en tant qu'indépendants, parce qu'on se pose la question: 'est-ce qu'il va falloir qu'on arrête? Est-ce qu'il va falloir qu'on fasse autre chose?' Et les chiens pourront plus sortir, ça aussi c'est très problématique", s'inquiète-t-elle.

Un avis défavorable partagé par Jonathan Zerdoun. Le comportementaliste canin regrette le manque de concertation en amont avant de prendre cet arrêté, qu'il considère abusif.

"Personne n'a été invité à la table des négociations, le chiffre de quatre chiens a été choisi on ne sait pas comment et puis il y avait d'autres solutions, comme par exemple des aménagements d'horaires", explique-t-il à BFM Paris Île-de-France.

Il juge la situation "injuste", et estime qu'"on pourrait monter facilement à sept voire 10 chiens sans problème".

"On n'a pas à les consulter"

Mais selon le maire adjoint (LR) à la sécurité publique de Rueil-Malmaison, Denis Gabriel, l'arrêté a été pris en bonne et due forme.

"On n'a pas à les consulter. On leur permet de continuer leur métier en ayant quatre chiens, on leur laisse un certain temps pour s'adapter et puis après on sanctionnera s'il y a besoin", se défend-il.

L'activité de promeneurs de chiens se développe de plus en plus en Île-de-France et n'est pas sans conséquences. D'après l'Office National des Forêts (ONF), elle pourrait mener à la destruction des espaces boisés et met en péril la sécurité des plus jeunes.

"Parfois trois, quatre, cinq voitures de la même société arrivent sur un parking en forêt domaniale peuvent se retrouver avec plusieurs dizaines, cinquante, soixante chiens et ça dérange le public", affirme dans un premier temps Michel Béal, directeur de l'agence territoriale Île-de-France à l'ONF.

Il ajoute qu'"à des périodes de fragilité de la nature que sont le printemps, il y a les oiseaux qui nidifient, il y a les mammifères qui vont se reproduire. Ces animaux, la nature est vulnérable encore plus et donc il peut y avoir des atteintes".

À Rueil-Malmaison, d'ici peu, les personnes enfreignant cet arrêté devront payer une amende de 35 euros.

Ariane Limozin, Laurine Jeanson et Patrick Urban avec Shéhérazade Ben Essaid