Fusillade à Paris: plusieurs élus dénoncent "l'attaque raciste" d'un "militant d'extrême droite"

Fusillade dans le 10e arrondissement de Paris - AFP
Plusieurs élus ont réagi à la fusillade dans le 10e arrondissement de Paris ce vendredi matin, qui a fait trois morts et trois blessés. Les coups de feu ont été tirés près d'un centre communautaire kurde.
"Profonde tristesse et indignation face à l’attaque raciste à proximité du centre culturel kurde perpétré ce jour en plein cœur de la capitale. La sécurité de nos alliés kurdes doit être garantie. L’extrême-droite raciste doit être neutralisée", écrit Mathilde Panot, députée La France insoumise, sur son compte Twitter.
Clémentine Autain et Eric Coquerel dénoncent pour leur part un "effroyable attentat" et "une attaque terroriste". "Quand le sommet de l'État prendra-t-il au sérieux cette menace terroriste ?", s'interroge la députée LFI de Seine-Saint-Denis.
"L’idéologie d’extrême-droite est la haine de l’autre, son rejet. Il n’y a rien d’étonnant à ce que certains en passent aux actes", déclare de son côté la députée écologiste Sandrine Rousseau. "Toute la lumière devra être faite sur le caractère raciste de cette attaque. La haine tue", réclame Marine Tondelier.
Au sein de la majorité, le député Renaissance Sacha Houlié condamne "l'odieuse attaque raciste qui a coûté la vie à plusieurs personnes dans le 10e arrondissement de Paris". Il qualifie par ailleurs le suspect de "terroriste d'extrême droite".
David Lisnard, maire (Les Républicains) de Cannes et président de l'Association des maires de France, s'interroge également sur le profil du tireur présumé. "Comment un tel récidiviste de tentatives d'homicides racistes a-t-il pu être remis en liberté "dans l'attente de son procès" ?, s'indigne-t-il.
"Militant d'extrême droite"
La maire (PS) de Paris Anne Hidalgo s'est elle aussi exprimée et évoque un "militant d'extrême droite".
Du côté de l'extrême droite, Marine Le Pen a affiché sa "stupeur et émotion après la fusillade en plein cœur de Paris". "Merci aux forces de l’ordre pour leur rapide et décisive intervention. Nos pensées vont aux familles des proches frappées par ce terrible drame", ajoute la députée RN et ex-candidate à l'élection présidentielle.
Un tweet repris par Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, qui répond: "Il ne s’agit pas d’une fusillade mais d’un meurtre raciste. Et d’un possible attentat de la part d’un homme, abreuvé par les discours de haine, qui attaquait au sabre des réfugiés soudanais il y a 11 mois".
Un suspect déjà mis en cause dans deux dossiers
Venue rapidement sur les lieux du drame ce vendredi matin, Laure Beccueau, procureure de Paris, a indiqué que le "motif raciste" des faits va faire partie des investigations qui ont débuté. Une enquête a été ouverte pour assassinat, homicides volontaires et violences aggravées a été ouverte par le parquet.
L'auteur présumé de la fusillade a été placé en garde à vue pour être interrogé par les enquêteurs de la brigade criminelle de la police judiciaire de Paris. Selon nos informations, le parquet national anti-terroriste attend sa première audition pour déterminer s'il se saisit ou non de l'affaire
Cet ancien cheminot de 69 ans est déjà poursuivi dans deux dossiers judiciaires. Le premier concerne une agression dans un camp de migrants en décembre 2021. Une information judiciaire est toujours en cours. Placé en détention provisoire, il a été remis en liberté le 12 décembre, dans l'attente d'un éventuel procès et de la poursuite de l'enquête.
Le second dossier concerne une autre affaire de violences, pour laquelle il a été condamné en juin dernier par le tribunal de Bobigny et avait fait appel.