Fillette violentée dans une classe de maternelle à Paris: son institutrice jugée en février

L'école maternelle de Frères-Voisins, située dans le 15e arrondissement de Paris (image d'illustration) - BFMTV
Une institutrice, accusée d'avoir violenté une enfant de 3 ans à Paris lors de la rentrée scolaire, sera jugée le 21 février devant le tribunal correctionnel pour violences aggravées, a appris BFMTV.com par le parquet de Paris, ce vendredi 7 février, confirmant une information de l'AFP.
Le procès doit se tenir devant la 15e chambre correctionnelle. Les violences reprochées sont aggravées par trois circonstances: commises sur une mineure de moins de quinze ans, dans un établissement scolaire et par une personne chargée d'une mission de service public.
La scène, filmée le 3 septembre par une mère d'élève, avait suscité une vague d'indignation dans le pays. La ministre de l'Education avait demandé une procédure disciplinaire et la suspension immédiate de l'enseignante, qui avait été placée en garde à vue le 16 septembre.
Sur cette vidéo, on voyait l'institutrice asséner un violent coup au niveau du dos à une petite fille en larmes, dans l'école maternelle des Frères-voisin située dans un quartier du 15e arrondissement de Paris. L'enfant, hurlant, se dirigeait ensuite vers un coin. L'enseignante prenait alors un vaporisateur et aspergeait la fillette.
La mère d'élève ayant filmé la scène montrait la vidéo deux jours plus tard à la mère de la petite fille. Cette dernière portait plainte dans la foulée, provoquant l'ouverture d'une enquête préliminaire. L'enfant se voyait prescrire deux jours d'incapacité temporaire totale (ITT) physiques, selon deux sources proches du dossier.
Les ITT psychologiques font, elles, l'objet d'un débat, a souligné auprès de l'AFP l'avocate de la famille de la fillette, Me Vanessa Edberg. "Une psychologue, qui l'a vue seulement une fois, les a évaluées à deux jours. Mais sa psychologue régulière, qui la voit toutes les semaines, les a évaluées à plus de huit jours", selon elle.
Au cours de l'enquête, l'équipe pédagogique a décrit une enseignante à la carrière "irréprochable", une professionnelle "investie, consciencieuse, empathique et calme", qui a été mise à pied à titre conservatoire.
Interrogés par les enquêteurs, les agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles (ATSEM) se souvenaient aussi d'"une situation compliquée" le jour des faits, avec "beaucoup d'enfants en pleurs" et une classe décrite comme "difficile" en raison d'un sureffectif et de certains élèves présentant des "troubles psychologiques".
"C'était une rentrée difficile pour tous les professeurs de France compte tenu des faibles moyens mis à disposition des écoles, mais cette institutrice a perdu le contrôle et traumatisé une enfant qui découvrait le système scolaire", a fustigé Me Edberg. Le conseil de la prévenue n'a pas répondu à l'AFP.