Essonne: plusieurs élus menacés de mort par SMS à Etampes

(photo d'illustration) - Photo d'illustration - AFP
Le conseil municipal d' Étampes, en Essonne, a refusé le 14 avril d'accorder la protection fonctionnelle à l'une de ses élues, révèle Le Parisien ce lundi.
L'élue d'opposition Isabelle Tran Quoc Hung avait formulé cette demande début mars, après avoir reçu des menaces de mort par sms. "Traître", disait le message. "J'espère que tu as une assurance vie."
Le message n'a pas pu être tracé, car il a été envoyé depuis une carte SIM sans abonnement. Isabelle Tran Quoc Hung avait déjà reçu des menaces en 2019, pour lesquelles elle avait porté plainte.
En mars, Isabelle Tran Quoc Hung avait formulé par courrier une demande de protection fonctionnelle, un dispositif qui permet de protéger les élus d'une collectivité contre les menaces, violences et outrages. Mais elle s'est vue refuser cette demande lors du conseil municipal mi-avril.
D'autres élus menacés
La majorité a affirmé que les menaces n'avaient pas de lien avec la fonction d'élue d'Isabelle Tran Quoc Hung. Une justification qui étonne de nombreux élus d'opposition, certains d'entre eux ayant également reçu des menaces du même type au cours des dernières années.
"Dire que ce n’est pas lié à l’action politique de Mme Tran Quoc Hung est inadmissible, hypocrite et humiliant", a notamment déclaré Camille Binet-Dézert, élue du groupe Étampes en commun.
Parmi eux, le conseiller municipal Mathieu Hillaire. En 2018 et 2019, cet élu avait été victime de deux incendies volontaires: l'un sur sa voiture, l'autre sur sa maison. "Après mon premier incendie, M. Laplace m'avait refusé la protection fonctionnelle", a-t-il déclaré lors du conseil municipal mi-avril. "On ne se comportera pas de la même façon."
L'ancien adjoint aux finances Gilles Bayart a également apporté son soutien à Isabelle Tran Quoc Hung, expliquant qu'il avait lui aussi été menacé à plusieurs reprises lorsqu'il était maire-adjoint. "Nous devons soutenir les élus qui sont menacés", a-t-il déclaré.
Malré tout, le conseil municipal a refusé d'accorder la protection fonctionnelle à Isabelle Tran Quoc Hung. "Je ne fais qu'appliquer la loi", a déclaré le maire d' Étampes, Franck Marlin, affirmant qu'il n'a fait que suivre le vote de la majorité.