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Enlèvement de Santiago: l'avocat de l'oncle évoque un "coup de folie parfaitement irrationnel" des parents

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Par le biais de son avocat, l'oncle de Santiago a appelé son frère et sa belle-soeur à transporter l'enfant vers un hôpital pour lui prodiguer des soins. Le bébé né prématuré a été enlevé à Aulnay-sous-Bois ce lundi 21 octobre, ses parents sont les principaux suspects.

Quatre jours après l'enlèvement de Santiago à Aulnay-sous-Bois, enfant né prématuré et âgé aujourd'hui de 20 jours, la famille de ses parents, principaux suspects et toujours recherchés, appelle à déposer le bébé dans un hôpital afin qu'il puisse recevoir des soins adaptés.

"Je porte sa voix lorsqu'il demande à son frère Kevin et sa belle-sœur Christina de ramener Santiago, de se rendre ou pas, mais en tout cas de déposer Santiago dans un hôpital", a déclaré Me Stéphane Gas, avocat de l'oncle de Santiago, sur BFMTV, ce vendredi 25 octobre. Et d'ajouter que son client souhaite "que cette histoire prenne fin au plus vite".

Suspecté d'avoir aidé son frère et sa belle-sœur à enlever l'enfant et à se rendre en Belgique, l'oncle de l'enfant a été mis en examen pour des faits "d'enlèvement en bande organisée d'un mineur de 15 ans et non dénonciation de mauvais traitement ou privation infligée à un mineur de 15 ans", ce vendredi 25 octobre.

"Coup de folie parfaitement irrationnel"

Selon l'avocat, cette qualification n'a pas lieu d'être. "Les quelques informations qui ont circulé ces derniers jours laissaient entendre que c'était une espèce d'enlèvement en bande organisée avec une préparation, avec un soutien familial, il n'en est absolument rien." Me Stéphane Gas soutient plutôt qu'il s'agit d'un "coup de folie parfaitement irrationnel" durant lequel les parents "n'ont absolument pas réalisé, au moment où ils le faisaient, les potentielles conséquences du fait de partir avec cet enfant".

Le frère du père de Santiago aurait pris conscience de la nécessité "que tout ça s'arrête au plus vite" après son placement en garde à vue: "Je peux vous indiquer qu'il a fait de son mieux pour concourir à l'enquête."

Une famille "précaire" avec une "solidarité extrêmement forte"

La peur de voir placer leur enfant serait le "mobile originel" de l'enlèvement. Me Stéphane Gas révèle que son client, grand-frère du père de Santiago, n'a "jamais connu ses parents et a été enlevé dans des conditions extrêmement précaires". Ainsi, "il a vu une opportunité d'aider son frère et sa belle-sœur à conserver leur enfant et à ne pas le perdre au préjudice d'un placement".

"Précaire", la famille a eu "énormément de difficultés, des conditions d'existence difficile [...] ça développe une forme de solidarité extrêmement forte", dépeint l'avocat.

Il ajoute: "Lorsque son frère est venu le voir en demandant de l'aide parce qu'il risquait de 'perdre' son enfant, mon client n'a pas réfléchi très longtemps."

Trois mises en examen

Deux autres personnes ont été mises en examen ce vendredi, la femme de l'oncle et le petit-frère du père. Pour son client, Me Stéphane Gas a demandé un débat différé devant le juge des libertés et de la détention: "Il m'apparaissait essentiel de demander quatre jours de plus aux enquêteurs belges et français pour essayer de retrouver Kevin et Christina, de mettre toutes les chances de notre côté, et j'espère que les parents m'entendent ce matin pour qu'eux-mêmes ramènent Santiago et puissent se présenter avec lui."

Des mandats d'arrêt européens

L'avocat appelle, par ailleurs, les parents à la raison. Selon lui, "la réponse judiciaire qui leur sera appliquée sera significativement différente selon qu'ils se rendent et que Santiago reçoive les soins adaptés ou que cette affaire connaisse un dénouement plus dramatique."

Les investigations se poursuivent, notamment pour retrouver en priorité le jeune nourrisson, dont la vie reste en danger. Le procureur a appelé les parents à conduire leur bébé "immédiatement à l'hôpital le plus proche".

Des mandats d’arrêt européens à l’encontre des parents de l’enfant ont été diffusés au niveau européen et plus largement via Interpol, confirme le parquet ce vendredi.

Arthus Vaillant