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Paris Île-de-France

Créteil: une femme juive porte plainte contre des policiers pour violences à caractère sexiste et antisémite

L'interpellation de la plaignante est intervenue à la suite d'un contrôle routier durant lequel les policiers l'ont accusée de refus d'obtempérer (Photo d'illustration)

L'interpellation de la plaignante est intervenue à la suite d'un contrôle routier durant lequel les policiers l'ont accusée de refus d'obtempérer (Photo d'illustration) - Thomas Samson - AFP

Sur des images dévoilées par Mediapart ce dimanche, la sexagénaire, allongée au sol, est maintenue par deux policiers, sans sa perruque, qu'elle porte pour des raisons religieuses.

Une femme juive orthodoxe a déposé une plainte, jeudi 1er février, pour violences à caractère sexiste et antisémite, indiquant que des policiers du commissariat de Créteil lui avaient arraché sa perruque, annonce ce lundi avocat, confirmant des informations révélées par Mediapart.

Sarah (le prénom a été changé), 67 ans, a raconté au site d'information avoir été conduite au commissariat à la suite d'un contrôle routier durant lequel les policiers l'ont accusée de refus d'obtempérer. Menottée à un banc, elle explique avoir perdu connaissance.

"Enlève lui [sa perruque]"

Quand elle a repris conscience, elle a entendu une policière dire à un de ses collègues "regarde, elle a une perruque sur la tête, enlève lui", ce qu'il a fait, selon la plainte qu'elle a déposée le 13 juin auprès de l'IGPN, la "police des polices", et que l'AFP a consultée. Cette plainte a été classée sans suite pour "absence d'infraction caractérisée" fin septembre, a indiqué le parquet de Créteil.

Sarah doit être jugée le 4 mars après avoir refusé une comparution avec reconnaissance préalable de culpabilité, a ajouté le parquet, sans préciser les chefs de poursuites. Elle a ensuite déposé une plainte le 1er février, avec constitution de partie civile, pour violences à caractère sexiste et antisémite par personnes dépositaires de l'autorité publique, une procédure qui provoque quasi systématiquement la saisine d'un juge d'instruction.

Des moqueries "parce qu'elle est juive"

Sur des images dévoilées par Mediapart et filmées par la caméra piéton d'un policier au commissariat, la sexagénaire, allongée au sol, le ventre découvert, est maintenue par deux policiers hommes et crie.

"Je suis juive, je veux qu'on me rende ma perruque", dit-elle à plusieurs reprises. Dans son témoignage à Mediapart, Sarah explique qu'elle porte une perruque depuis son mariage.

Elle indique, dans sa plainte, avoir eu un malaise, auquel les policiers ne croient pas: une policière lui a enjoint d'"arrêter la comédie". Dans la vidéo, on entend les policiers se moquer d'elle, puis la forcer à s'asseoir pour lui rendre sa perruque qu'un fonctionnaire de police finit par lui glisser sous le bras. "Ils se moquent d'elle parce qu'elle est juive, alors qu'elle est dans un état de fragilité extrême", a estimé auprès de l'AFP son avocat, Me Arié Alimi.

E.B. avec AFP