Crack à Paris: une association dépose un recours et demande 100.000 euros de réparation

Manifestation pour exiger des pouvoirs publics l'évacuation et la prise en charge des consommateurs de crack, le 24 septembre 2022 à Pantin (banlieue nord-est de Paris) - JULIEN DE ROSA © 2019 AFP
"En ce jour anniversaire, nous assignons l’État et la Ville de Paris en justice". Tout juste un an après le déplacement d'une centaine de consommateurs de crack des abords du jardin d'Eole, dans le 18e arrondissement de Paris, vers le square Forceval, dans le 19e, l'association Villette Village a déposé samedi un recours devant le tribunal administratif de Paris contre la préfecture et la mairie de Paris pour dénoncer "l'indignité et de l'impuissance publique".
"En ce jour anniversaire, nous assignons l’État et la Ville de Paris en justice, en leur demandant le versement d’une somme de 100.000 euros en réparation des préjudices subis par les riverains qui sont représentés par l’association", a expliqué au Parisien l'avocat des 150 riverains regroupés dans l'association, Me Gil Moser.
"Agressions, crachats, scènes de viols"
Ce recours est accompagné de photos, vidéos ainsi que des dépôts de plaintes pour vols et agressions sexuelles, afin de témoigner de ce que vivent les riverains au quotidien depuis un an.
La porte-parole de l'association Stéphanie Benoist a notamment décrit au journal des "agressions, des crachats, des scènes de viols, des personnes qui se masturbent en pleine rue".
Faire jurisprudence
Pour l'avocat de l'association, le but est de "faire jurisprudence pour que ça n'arrive plus."
"Si l’État et la Ville sont condamnés, n’importe quel riverain pourra brandir cette jurisprudence et stopper le processus de dégradation de son environnement" a-t-il assuré.
Pour Me Gil Moser, il y a d'abord "une faute d'action" de la part de l'Etat et de la mairie qui ont déplacé cette population toxicomane dans le jardin municipal. Mais aussi une "carence fautive", puisque depuis ce déplacement, "ils n'ont pas pris de mesures pour résoudre un problème qu'ils ont eux-mêmes créé".
Pourtant, les "riverains ne sont pas abandonnés" a assuré Laurent Nunez, le préfet de police de Paris, au micro de BFM Paris-Île-de-France.
"On est présents, on est là tout le temps. On mobilise jusqu'à 200 fonctionnaires tous les jours".
Samedi, ils étaient près de 500 à manifester en Seine-Saint-Denis pour exiger des pouvoirs publics l'évacuation et la prise en charge des consommateurs de crack.