Conséquence du confinement et du télétravail, les punaises de lit prolifèrent en Ile-de-France

Les Franciliens ont passé plus de temps chez eux en 2020, ce qui a accéléré la reproduction des punaises de lit dans les appartements contaminés.

Tout a recommencé il y a un mois. Après avoir retrouvé des punaises de lit dans la chambre de son fils, Mélissa, une Francilienne installée à Viry-Châtillon, a jeté sa literie et ses jouets. Mais c'était déjà trop tard: les nuisibles avaient déjà envahi le reste de l'appartement, pour la deuxième fois en un an.

"J'ai jeté le canapé, j'ai jeté aussi pas mal de vêtements, je dû retirer toutes les plinthes, toutes les caches de prises, tout casser pour voir s'il n'y avait pas de nid ailleurs", énumère-t-elle au micro de BFM Paris.

Si ces insectes ne véhiculent pas de maladie, ils peuvent cependant provoquer des dommages psychologiques, comme des dépressions ou du stress post-traumatique.

"Psychologiquement, c'est très, très épuisant, explique Mélissa. En journée, ça va. Mais la nuit, on ne dort pas. Notre corps nous pique tout le temps, nous gratte. Toute la journée."

"Un mois de décembre comme ça, c'est du jamais vu"

Pour éradiquer les centaines de punaises de lit de son appartement, Mélissa a dû faire appel à une entreprise spécialisée. Et cette dernière est inquiète: en 2020, elle a vu le nombre de ses interventions exploser.

"Un mois de décembre comme ça, celui qu'on vit en ce moment, c'est du jamais vu, assure Akim Mehcrafi, président de Track Nuisibles. On a une quinzaine d'interventions par jour. Avant, on était dans les 8-10. Donc ça devient inquiétant."

Les punaises de lit actives toute la journée

La prolifération des punaises de lit en Ile-de-France a été facilitée cette année par les deux confinements ainsi que par l'essor du télétravail. À l'échelle nationale, le nombre d'opérations d'extermination de ces insectes a également explosé en 2020, augmentant de 76%.

Le fait de rester à la maison constitue en effet un terrain de chasse idéal pour ces nuisibles.

"Les gens qui habituellement ne sont disponibles que la nuit pour la piqûre de l'animal le sont également la journée", explique Romain Lasseur, expert international sur les espèces envahissantes. "Donc on a des insectes plus actifs la journée, ce qui peut accélérer leur reproduction", poursuit-il

Avec le déconfinement et le retour des déplacements, les spécialistes craignent une propagation encore plus accélérée de ces insectes dans notre région, très densément peuplée. En 2019, un quart des interventions de lutte contre les punaises de lit ont eu lieu en Île-de-France.

Narjisse Hadji et Tiphaine Paucot-Landelle avec Juliette Mitoyen