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Paris Île-de-France

Colère des agriculteurs: plusieurs convois de tracteurs bloqués par les forces de l'ordre autour de Paris

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Des agriculteurs de la Coordination rurale ont bloqué la RN10 à hauteur du Perray-en-Yvelines. D'autres convois ont également été repérés en Île-de-France, notamment à hauteur d'Orveau dans l'Essonne.

Une matinée agitée sur les routes franciliennes. Répondant à l'appel de la Coordination rurale, qui souhaitait "encercler Paris", des agriculteurs mènent des actions sur plusieurs axes routiers d'Île-de-France ce lundi 6 janvier.

Aux alentours de 8 heures du matin, au niveau d'Orveau dans l'Essonne, environ 150 agriculteurs étaient réunis, bloquant la circulation avec une cinquantaine de tracteurs. Selon les représentants de la Coordination rurale, les manifestants envisagent de forcer "gentiment" le passage aux blindés de la gendarmerie qui les empêchent pour le moment de progresser vers Paris.

Du côté de la route nationale 10 dans les Yvelines, le trafic a été interrompu en direction de Paris ce lundi tôt dans la matinée, indiquait la direction des routes d'Île-de-France sur son site Sytadin.

Huit tracteurs sont arrivés vers 5 heures du matin, bloquant la circulation sur la N10 à hauteur du Perray-en-Yvelines, au niveau de l'échangeur de la Croix-Saint-Jacques. Au total, une vingtaine d'agriculteurs venus d'Eure-et-Loir ont été mobilisés sur la N10 ce lundi matin, avant de lever le camp aux alentours de 7h30. Ils ont annoncé repartir dans leurs exploitations pour la journée, mais pourraient mener d'autres actions.

Plusieurs convois en Île-de-France

Des convois ont été localisés ailleurs dans les Yvelines, ainsi qu'en Seine-et-Marne.

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Plusieurs tracteurs se trouvaient à "Rambouillet, Meaux et sur la RN4 à l'est de Paris", a de son côté expliqué Patrick Legras, porte-parole de la Coordination rurale, deuxième syndicat agricole français, auprès de l'AFP. Selon lui, sur la RN4, du fait des barrages par les forces de l'ordre, les véhicules légers des automobilistes sont eux aussi à l'arrêt.

Dès dimanche, des membres de la "CR" se sont mis en route depuis diverses régions vers Paris pour faire entendre leur colère. La Coordination rurale veut obtenir des garanties de la part du Premier ministre pour la défense d'une agriculture axée sur la protection des petits exploitants.

"Avoir les mêmes normes de production que les autres pays"

Christian Convers, secrétaire général du syndicat, dit avoir envoyé un message au ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau et au chef de cabinet du Premier ministre pour demander "un point de chute dans Paris". Les autorités peuvent faire "l'encadrement qu'il faut mais nous on assure qu'il n'y aura aucun problème de débordement", a-t-il ajouté.

"Que les parlementaires puissent venir discuter un moment avec nous, et on repartira. On n'est pas là pour camper à Paris, on n'est pas là pour embêter les Parisiens", a-t-il dit sur RMC.

"Nous demandons d'avoir les mêmes normes de production que les autres pays, nous demandons des réductions de contrôles dans les fermes et des augmentations de contrôles dans les grandes surfaces où l'on trouve des produits qui ne respectent pas nos normes", a expliqué Damien Cornier de la Coordination rurale en Normandie, qui cultive céréales et betteraves aux Andelys (Eure).

"Nous avons trouvé du sucre et de la farine venant d'Ukraine" dans des supermarchés, alors que l'industriel qui nous achète les betteraves à sucre nous demande de réduire nos volumes de production de 15% cette année, et que les prix à la tonne vont passer à 23 euros en 2025 contre 36-38 euros en 2024", a-t-il ajouté.

Les actions de la CR, qui lui donnent une visibilité médiatique et syndicale, interviennent à la veille du lancement de la campagne pour les élections aux chambres d'agriculture. Ces élections organisées du 15 au 31 janvier, détermineront les nouveaux rapports de force entre syndicats agricoles, parmi lesquels la FNSEA est ultra dominante selon le dernier scrutin de 2019

Les quatre principaux syndicats, dont la Coordination rurale, doivent être reçus à Matignon le 13 janvier.

Elise Philipps, Marie Gentric, Laurène Rocheteau, Alexis Lalemant