Casier judiciaire, OQTF... Ce que l'on sait du profil de l'homme suspecté d'avoir tué Philippine

Quatre jours après la découverte du corps de Philippine, une étudiante retrouvée morte dans le bois de Boulogne à Paris, un jeune homme de 22 ans a été interpellé à Genève ce mardi 24 septembre, a appris de sources concordantes BFMTV, confirmant les informations d’Actu17.
Le parquet de Paris indique qu'une demande d'extradition va être adressée aux autorités suisses sans délai.
• Un homme de 22 ans déjà condamné pour viol
L'homme de 22 ans, Taha O., est de nationalité marocaine. Il était âgé de 17 ans, lorsqu'il est arrivé en France, depuis l'Espagne, en 2019. Il est entré en France de façon régulière, avec un visa touristique valable du 13 juin 2019 au 27 juillet 2019, et du fait de sa minorité, il a été pris en charge par l'aide sociale à l'enfance du Val-d'Oise.
Peu de temps après son arrivée sur le territoire français, il a commis un viol sur une étudiante de 23 ans. Les faits se sont produits sur un sentier forestier à Taverny (Val-d'Oise). Il a été rapidement identifié par les enquêteurs de la Sûreté départementale du Val-d'Oise grâce à son ADN et interpellé. Après le procès, il a été condamné à sept ans de prison.
Après le premier viol et son interpellation, il a été écroué en détention provisoire dès le 5 septembre 2019, au centre pénitentiaire de Nanterre. Il a été transféré au centre de détention de Joux-la-Ville le 15 mars 2022, après sa condamnation. Puis il est ressorti le 20 juin 2024, pour aller directement en centre de rétention. Il a donc exécuté quasiment 5 ans de prison sur les sept.
Durant sa détention, il n'a reçu aucune visite et n'a eu aucun contact téléphonique.
• Le suspect était sous OQTF
Depuis le 18 juin dernier, le suspect était sous obligation de quitter le territoire français (OQTF), prise par les services du préfet de l'Yonne, selon une source policière à BFMTV.
Lorsque l'OQTF a été prononcée, il n'a déposé aucun recours pour s'y opposer. La demande de laisser-passer au Maroc a été émise le même jour, le 18 juin 2024, mais pas par le bon service. Ainsi, le 24 juin, les autorités marocaines ont répondu que la demande devait être émise par la Direction Générale des étrangers en France (DGEF). La DGEF est donc sollicitée et émet cette demande de laisser-passer consulaire le 18 juillet 2024.
Le 3 septembre, il est remis en liberté par un juge des libertés et de la détention, avec notamment une obligation de pointage. À ce moment-là, il n'avait pas encore atteint le délai maximum de retenue en centre de rétention administrative (CRA) et il avait non seulement une obligation de pointage, mais aussi une assignation à résidence dans un hôtel de l'Yonne, hôtel dans lequel il ne se présentera jamais.
Trois jours plus tard, le Maroc envoie un laissez-passer consulaire permettant son expulsion, mais à ce moment-là, Taha O. est déjà dehors.
• Inscrit au fichier des personnes recherchées
Il est inscrit au fichier des personnes recherchées le 19 août, une inscription assortie à l'OQTF et à l'interdiction de retour.
Un mois plus tard, il est soupçonné d'avoir tué Philippine, 19 ans, retrouvée morte dans le Bois de Boulogne. Elle n'avait plus donné de nouvelles à ses proches depuis vendredi après-midi, après avoir déjeuné au Crous de son université, Paris-Dauphine.
Le suspect a finalement été interpellé ce mardi 24 septembre à la gare de Genève en Suisse. Le parquet de Paris indique qu'une demande d'extradition va être adressée aux autorités suisses sans délai. Une fois celle-ci acceptée, il doit être amené au siège de la police judiciaire parisienne pour être entendu par les enquêteurs.