Canicules, pertes agricoles... À quoi va ressembler l'Île-de-France avec le changement climatique?

Alors que des régions françaises sont en proie à la montée des eaux ou aux incendies à répétition, le danger environnemental principal qui guette l'Île-de-France est lié à la chaleur, selon un rapport publié par l'ONG Réseau Action Climat ce jeudi 19 septembre.
Plusieurs phénomènes sont pointés du doigt avec la multiplication des épisodes de canicule, de sécheresse et la hausse généralisée de la température.
"Du fait de sa très forte urbanisation, l’Île-de-France est particulièrement vulnérable aux conséquences du changement climatique liées à la chaleur", décrit le rapport.
Selon le Groupe régional d'expertise sur le changement climatique, la région subit un réchauffement moyen "d'environ 2°C" depuis 1950. Dans le cas où les émissions de gaz à effet de serre ne seraient pas réduites, une hausse prévisionnelle de "0,5 à 1°C" devrait toucher l'Île-de-France en 2050.
• Des canicules plus intenses
Selon le Réseau Action Climat, les étés avec des épisodes de fortes chaleurs, comme en 2019 ou 2022, pourraient "devenir la norme dès 2030". En se basant sur les modélisations, les périodes de canicules vont devenir plus longues, plus chaudes et plus intenses en raison de l'impact de l'homme sur l'environnement.
De 6 à 9 jours de canicule par an à la fin du 20e siècle, la région va en connaître entre 23 et 30 par an d'ici 2050 selon les projections climatiques du portail Drias. La donne pourrait se corser d'ici 2080, où 34 jours de canicule et 35 nuits tropicales sont attendus.

Des périodes de chaleurs particulièrement dangereuses pour les personnes les plus à risque, notamment les populations les plus âgées et les plus jeunes. Selon un rapport de l'ONG Oxfam, cité par Réseau Action Climat, l'ensemble des écoles maternelles de Paris et de Seine-Saint-Denis sera exposé à une chaleur supérieure à 35°C dans leurs établissements. En 2022, lors de la vague de chaleur, plus 21% de surmortalité a été enregistrée.
• Un territoire bétonné et étouffant
Face au changement climatique et aux risques pour les humains, l'inadaptabilité de la région à la chaleur est également pointée du doigt. À Paris, environ 80% de la surface est imperméabilisée, rappelle l'ONG.
L'artificialisation des sols ainsi que l'urbanisation intense de Paris et sa périphérie renforcent un "effet d'îlot de chaleur urbain". Dans ces zones, la chaleur est accentuée, notamment durant les périodes de canicule.
• Des sécheresses "exceptionnelles"
Dans le même temps, l'association table sur une intensification de la sécheresse dans la région, et ce, particulièrement l'été. "Des sécheresses exceptionnelles plus fréquentes et plus longues ", souligne le rapport.
La baisse du débit des cours d'eau et des nappes phréatiques ainsi que des précipitations variables en fonction des saisons, avec notamment une diminution durant l'été, font partie des causes qui pourraient participer à ce phénomène.
Pour les logements, le phénomène de retrait-gonflement des argiles, qui est renforcé par la sécheresse, est un haut risque dans certaines zones d'Île-de-France. En outre, les pénuries d'eau ou la baisse de la qualité de l'eau sont des conséquences probables des périodes de sécheresse.