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Paris Île-de-France

Bébé secoué à Paris: une nourrice condamnée à six ans de prison ferme

La nourrice a été placée sous mandat de dépôt (image d'illustration)

La nourrice a été placée sous mandat de dépôt (image d'illustration) - Damien Meyer-AFP

Une nourrice de 63 ans a été condamnée ce jeudi à Paris à six ans de prison ferme pour avoir secoué un bébé en 2019, causant sa mort.

La cour d'assises de Paris a condamné jeudi à six ans de prison ferme une nourrice de 63 ans reconnue coupable d'avoir secoué Augustin, huit mois, décédé le lendemain des suites de nombreuses blessures internes.

Legbro Wahi, 63 ans, était jugée depuis lundi pour violence volontaire ayant entraîné la mort sans volonté de la donner sur un mineur de moins de 15 ans par un ascendant ou une personne ayant autorité sur la victime.

La cour a souligné "l'extrême gravité des faits" reprochés à Legbro Wahi, précisant "n'avoir pas cru" les déclarations de cette dernière, restée prostrée "dans un déni constant" tout au long de la procédure.

Une peine de 8 ans de prison requise

Cette peine est assortie d'une inéligibilité de dix ans ainsi que d'une interdiction définitive pour l'accusée d'exercer une activité bénévole ou professionnelle avec des mineurs. Legbro Wahi a été placée sous mandat de dépôt.

Lors de son réquisitoire, l'avocat général Philippe Courroye avait requis huit ans de prison ferme à l'encontre de la nourrice. "Nous savons, parce que le corps d'Augustin a parlé, qu'il a subi des secouements. Nous savons qu'elle a pris l'enfant et qu'elle l'a secoué", a-t-il déclaré.

La sexagénaire avait été recrutée en janvier 2019 par la famille du bébé et un couple de voisins.

Le 22 mai 2019, elle avait contacté les secours après avoir constaté qu'Augustin avait vomi et était dans le coma. Transporté d'urgence à l'hôpital, l'enfant était décédé le lendemain matin de nombreux hématomes crâniens et hémorragies rétiniennes.

Elle nie les faits

Les expertises médicales menées après le décès de la victime ont conclu à une "compatibilité" des blessures du nourrisson avec un syndrome du bébé secoué. L'accusée l'a cependant toujours nié.

Lors de plusieurs auditions, elle avait décrit un enfant au comportement inhabituel, en pleurs, et particulièrement agité le jour des faits. L'accusée avait également évoqué un comportement suspect du père de la victime, et renvoyé la faute au couple.

"Je ne suis pas sûr de la théorie du bébé secoué, comme je ne suis pas sûr de l'inverse", a argumenté jeudi son avocat, Me Bernard Benaiem, qui a plaidé l'acquittement de sa cliente au "bénéfice du doute".

Par AB avec AFP