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Paris Île-de-France

Attaques en Israël: inquiétude et baisse de fréquentation dans certains commerces de la rue des Rosiers à Paris

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Les commerçants interrogés estiment entre 15 et 20% la baisse de leur chiffre d'affaires depuis l'attaque du Hamas en Israël.

Depuis l'attaque du Hamas en Israël le 7 octobre dernier, l'ambiance n'est plus tout à fait la même rue des Rosiers. Dans cette rue emblématique du 4e arrondissement de Paris où sont installés de nombreux commerces casher, Un traiteur-boulanger a même fermé sa terrasse pendant deux jours. Et depuis sa réinstallation, les clients sont souvent des touristes.

"Celui qui croit n'a pas peur. (...) J'aime ce quartier, qui est pour moi un quartier de coeur, et surtout on prend exemple sur nos frères et nos soeurs qui sont en Israël et qui connaissent des moments complqués, et pas que maintenant" explique Sandrine, touriste venue de Marseille, au micro de BFM Paris-Île-de-France.

"Faut pas s'arrêter, faut continuer, on n'a pas le choix, l'espoir fait vivre et l'attente fait mourir", continue un autre touriste de la citée phocéenne.

Les habitués désertent

Si certains touristes continuent de fréquenter ces commerces, les habitués sont moins présents. La peur d'actes contre la communauté juive a envahi ce quartier.

"On a eu quelques clients qui ont annulé leurs commandes", explique Vesna, commerçante. "Il y en a quelques uns qui viennent, qui achètent un peu plus pour mettre au congélateur pour avoir des réserves".

Une baisse du chiffre d'affaires de 15 à 20%

Les commerçants sont unanimes, l'activité connaît une baisse vertigineuse. Alain Korcarz, gérant de la boulangerie Korcarz, estime à 50% la baisse de fréquentation de son enseigne, et l'explique par la "peur des gens de rentrer dans les magasins, de se balader dans la rue".

"J'ai connu l'attentat de la rue des Rosiers (en 1982, NDLR), j'ai connu l'attentat de la rue Copernic (dans le 16e arrondissement en 1980, NDLR), je ne dirai pas aujourd'hui que je n'ai pas peur, que je n'ai plus peur de l'attentat, c'est faux", confie-t-il.

Angoissés, de nombreux vendeurs et gérants refusent de témoigner à visage découvert. Ceux interrogés estiment avoir perdu entre 15 et 20% de leur chiffre d'affaires sur les trois dernières semaines.

Le 14 octobre dernier, le ministre de l'Intérieur faisait état de 65 interpellations et 189 actes antisémites recensés sur le territoire en une semaine.

Solenn Boulant, Jean-Baptiste Graziani, avec Emilie Roussey