BFMTV
Paris Île-de-France

Argenteuil: 25 ans de prison pour les deux frères accusés d'avoir assassiné le mari de leur soeur

Police judiciaire (Photo d'illustration)

Police judiciaire (Photo d'illustration) - Denis Charlet - AFP

En juillet 2020, le corps d'un Pakistanais âgé d'une trentaine d'années a été repêché par hasard dans la Seine par des pompiers. Bilal et Adib Chaudhry, les beaux-frères de la victime, ont été condamnés à 25 ans de prison pour assassinat et complicité d'assassinat.

Bilal et Adib Chaudhry ont été condamnés ce vendredi 31 janvier par la cour d'assises du Val-d'Oise à 25 ans de prison respectivement pour assassinat et complicité d'assassinat, en 2020, du mari de leur soeur, dont le corps avait été retrouvé dans un fût partiellement immergé dans la Seine.

Le mutisme de la fratrie, 27 et 32 ans, ancrée dans la culture pakistanaise, n'a pas permis à la justice de faire la pleine lumière sur le déroulé du crime contre leur beau-frère, poignardé et étranglé dans son appartement d'Argenteuil le 5 juillet 2020.

Son corps nu a été placé dans un fût en plastique, lesté de 100 kilos d'haltères puis jeté dans la Seine, 70 kilomètres plus au sud. Mais ce sont les deux brefs courriers d'aveux écrits par le plus jeune qui ont amenés la cour et les jurés à cette décision.

Au juge d'instruction en 2021, Bilal Chaudhry disait vouloir se "libérer de ce poids (qu'il) porte depuis juillet 2020". Puis dans un mot daté du 28 octobre 2024, retrouvé dans sa cellule, il écrivait: "J'ai tué Monsieur C., je l'ai fait seul".

Vendredi, le président de la cour a affirmé que "la préméditation est établie", évoquant "un homicide préparé avec minutie".

Un crime presque "parfait"

C'est par hasard que mi-juillet 2020, une compagnie de pompiers s'exerçant sur la Seine repêche la dépouille du trentenaire pakistanais dans le tonneau plastique qui, malgré les disques de musculation, n'a pas coulé.

Dans ses réquisitions, l'avocat général Erwan Rontard avait parlé d'un "crime que j'aurais pu qualifier de parfait". En effet, quelques heures avant le meurtre, l'aîné de la fratrie Adib emmène sa soeur, alors séparée de son mari et qui était retournée vivre chez ses parents, porter plainte pour violences conjugales.

Les enquêteurs auraient pu conclure à la fuite de cet homme. C'est d'ailleurs ce qu'avait pensé la veuve de la victime qui a longuement témoigné devant la cour mercredi.

"Jusqu'à l'annonce du décès, j'ai cru qu'il était parti de lui-même" de France, a-t-elle expliqué à la barre. "Peut-être pour faire pression, pour que je revienne à la maison."

Un troisième homme, Yassar K., aperçu avec Adib et Bilal Chaudhry la nuit du crime par des voisins de la victime, et surtout confondu par la téléphonie, a été reconnu coupable de recel de cadavre et condamné à deux ans de prison dont 14 mois de sursis simple.

O.E.