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Paris Île-de-France

Après le passage du périphérique à 50 km/h, des élus de Seine-Saint-Denis veulent réduire la vitesse sur l'A3 et l'A86

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Des élus de neuf villes de Seine-Saint-Denis se sont prononcés en faveur d'un abaissement de la vitesse sur ces deux axes avec, à terme, une volonté de les transformer pour accommoder d'autres mobilités et améliorer la santé des riverains.

Vers une A86 à 50 km/h? Alors que la vitesse du périphérique parisien a officiellement été abaissée à 50 km/h ce mardi 1er octobre, cette nouvelle mesure donne des idées à d'autres voisins franciliens.

La communauté de communes Est Ensemble, qui regroupe neuf villes du sud de la Seine-Saint-Denis - notamment Montreuil, Pantin ou encore Bagnolet - a ainsi voté dans le sens d'un apaisement des axes routiers qui la traversent.

L'idée serait ainsi de réduire la vitesse sur les autoroutes A3 et A86, aujourd'hui limitées à 90 km/h, mais aussi d'opérer une profonde transformation de ces axes.

"L’objectif visé, c’est la transformation de ces infrastructures routières et autoroutières. La question de la limitation est une des mesures", explique Gaylord Le Chequer, premier adjoint à la mairie de Montreuil, sur le plateau de BFM Paris Île-de-France.

Diminuer la pollution

L'élu avance comme premier argument une nécessité d'améliorer les conditions de vie des habitants des communes concernées, car 200.000 personnes vivent directement à proximité de ces grands axes routiers. Gaylord Le Chequer avance notamment l'exemple de la commune de Neuilly, où la N13 a été transformée, pour passer d'une autoroute urbaine à un boulevard végétalisé.

"Ça marche, la pollution a nettement baissé, la qualité de vie des habitants et piétons est facilitée", souligne l'adjoint, qui rappelle qu'il est "important que les élus se saisissent" de cette question.

Il évoque ainsi une potentielle transformation des axes avec "la mise en place de signalisation, l'organisation de traversées piétonnes, le partage avec d'autres modes de transports".

Soulignant le fait que des aménagements ont été réalisés dans l'ouest parisien (par exemple l'enfouissement d'une route sous tunnel pour créer au-dessus une zone végétalisée), l'élu alerte sur la nécessité d'un "rééquilibrage des investissements sur ces infrastructures", dénonçant le fait que la réalisation de ces aménagements dans l'Est parisien a été jugée trop coûteuse et techniquement infaisable.

"Ce qui a été posé dans le cadre du débat sur le périphérique, c’est qu’il ne faut pas l’isoler du reste des infrastructures autoroutières, et d’avoir cette réflexion métropolitaine. Ça a été engagé par Paris, on prend le relais pour porter cette voix-là à l’échelle de la métropole", déclare Gaylord Le Chequer.

Un objectif de mi-parcours

Sans grande surprise, l'abaissement de la vitesse sur l'A3 et l'A86 est loin de faire l'unanimité. "Une autoroute, c’est fait pour aller vite", soulignent des usagers auprès du Parisien. "Il y a des gens qui ne peuvent pas travailler sans voiture."

Pour autant, les élus se veulent rassurants sur la réalisation du calendrier. "On ne va pas faire la révolution du jour au lendemain, on sait que c’est un processus. C’est pour ça qu’on a dit qu’on allait prendre mesure après mesure pour viser cet objectif de 2032", affirme Gaylord Le Chequer sur BFM Paris Île-de-France.

Le Parisien rappelle également qu'un objectif de mi-parcours, avec un passage de ces axes à 70 km/h, est prévu pour 2026. Un objectif qui se base sur une expérimentation prévue pour cet automne au niveau de La Courneuve, où la vitesse sera abaissée à 70 km/h sur l'A86.

Laurène Rocheteau