Mort d'un principal à Lisieux: les deux jeunes n'étaient plus sur les lieux à l'arrivée de Stéphane Vitel

Les deux jeunes interpellés après avoir reconnu s'être introduits dans le collège Pierre-Simon de Laplace de Lisieux, où le principal Stéphane Vitel a été retrouvé mort vendredi, n'étaient "à priori, plus présents sur les lieux" au moment de la mort du professeur.
"À priori, ils n'étaient plus présents sur les lieux dès 6 heures du matin, et ils ne se trouvaient plus dans le collège au moment où Stéphane Vitel s'y est rendu", a indiqué le procureur de la République de Caen, Joël Garrigue, en conférence de presse.
Une porte fracturée
Ces jeunes, âgés de 17 et 19 ans dont les casiers sont vierges, ont avoué avoir fracturé une porte. Le mineur s'est présenté au commissariat de Lisieux lundi soir, en présence de sa mère, pour indiquer qu'il était introduit par effraction dans l'établissement "au terme d'une soirée alcoolisée", explique le procureur de la République de Caen.
Ils affirment toutefois avoir quitté les lieux avant l'arrivée de Stéphane Vitel. Une affirmation confirmée par l'exploitation des données du téléphone du jeune mineur.
"Ces jeunes gens sont très actifs avec leur téléphone [...] Nous avons pu établir au travers des différents films qu'ils ont pu réaliser, non seulement qu'ils étaient présents aux abords du collège avant 6 heures du matin et qu'ils se trouvaient à l'extérieur de l'établissement scolaire dans les minutes qui ont suivi", développe le procureur.
"Nous ne pouvons pas exclure, pour le moment, la présence d'une tierce personne dans l'établissement", ajoute-t-il.
Ouverture d'une information judiciaire
Le parquet de Lisieux s'est dessaisi de l'enquête au profit du parquet de Caen ce mercredi matin, "seul parquet du département habilité à exercer l'action publique en ce qui concerne les mineurs".
La mise en examen des deux jeunes va être demandée par le parquet pour "intrusion dans l'enceinte d'un établissement scolaire" et "infraction de dégradations en réunion de biens d'utilité publique". Ils encourent jusqu'à sept ans d'emprisonnement.
Une information judiciaire a été ouverte dans l'après-midi afin de déterminer les causes de la mort de Stéphane Vitel. Son autopsie réalisée lundi a permis de constater des "lésions cutanées minimes" et une "pathologie cardiaque ancienne et non traitée" sans pour autant déterminer avec certitude une cause naturelle du décès.
L'alarme de l'établissement déclenchée
Le principal, âgé de 48 ans, se trouvait sur la route pour partir en vacances avec sa famille lorsqu'il a été averti du déclenchement de l'alarme intrusion au sein de son collège.
Il a alors fait demi-tour peu avant 6 heures, laissant sa femme et ses enfants dans la voiture. Sa fille aînée, ne le voyant pas revenir, a finalement découvert le corps de son père avec une plaie sur la tête.
Son épouse avait alors affirmé avec certitude, sur BFMTV, que son mari s'était "fait agressé". Elle avait également indiqué avoir vu une voiture "partir en trombe" avant qu'elle n'entre dans l'établissement pour lui prodiguer les premiers soins.
Des cellules d'écoute mises en place
Des cellules d'écoute seront mises en place dès ce jeudi à destination du personnel de l'établissement, puis pour les élèves à la rentrée, a indiqué l'académie de Normandie dans un communiqué publié ce mardi. Elles seront "armées par des professionnels de l'accompagnement, psychologues, personnels sociaux et de santé".
Un moment de recueillement sera aussi organisé en hommage à Stéphane Vitel, a annoncé le rectorat. "Des temps d'échanges pour évoquer sa disparition et accompagner chacun lors de la reprise des cours" devraient également avoir lieu.