BFM Normandie
Normandie

Ce que l'on sait de la mort suspecte d'un principal de collège à Lisieux

placeholder video
Stéphane Vitel a été retrouvé mort dans l'établissement scolaire vendredi matin. Une enquête a été ouverte et une autopsie sera pratiquée lundi afin de déterminer les circonstances de sa mort.

Le principal d'un collège situé à Lisieux dans le Calvados a été retrouvé mort vendredi matin au sein de son établissement, a appris BFMTV vendredi soir de source policière, confirmant une information de France Bleu.

• L'alarme de l'établissement était déclenchée

Âgé de 48 ans, Stéphane Vitel était sur la route des vacances avec sa famille quand il a été informé du déclenchement de l'alarme intrusion dans son collège de Pierre-Simon de Laplace. Il a alors fait demi-tour et s'est rendu dans l'établissement peu avant 7h, laissant sa femme et ses enfants dans la voiture.

"Il y est allé une première fois, il avait oublié son portable. Il est revenu, il a dit qu'il y avait une porte grande ouverte. Il est reparti avec son portable", a raconté sa femme Jeanne Mailhos Vitel sur BFMTV.

Mais la famille a commencé à s'impatienter dans la voiture. "On trouvait que c'était long. Ma fille s'impatientait elle est allée voir et elle l'a trouvé étalé par terre... alors elle est sortie en hurlant 'il est par terre il est par terre!'", a poursuivi la femme de Stéphane Vitel.

L'épouse du principal lui pratique alors un massage cardiaque, en vain. Les secours ont été appelés vers 7h mais n'ont rien pu faire pour le sauver.

• Le parquet évoque "une mort suspecte"

La piste de l'arrêt cardiaque a d'abord été avancée pour expliquer la mort de Stéphane Vitel. Mais elle a vite été balayée. Le parquet évoque désormais "une mort suspecte".

Sa femme a indiqué sur BFMTV être "sûre qu'il s'est fait agresser", évoquant "un coup à la tête". Elle a aussi expliqué avoir vu une voiture "partir en trombe" avant d'entrer dans le collège.

"Il y avait de la lumière dans une fenêtre du collège, donc il y a eu une intrusion" a-t-elle assuré.

Une enquête a été ouverte pour "déterminer les circonstances de son décès" a indiqué le rectorat de Normandie dans un communiqué. La police judiciaire de Caen a été saisie.

Une autopsie sera réalisée ce lundi afin de connaître les causes du décès, a indiqué le parquet dans un communiqué ce samedi matin. Il indique aussi que les premières constatations sur place ont permis "d'identifier une trace d'effraction sur une porte secondaire du collège", mais aucun désordre n'a été constaté.

• Un principal "investi", "engagé"

Stéphane Vitel avait pris la tête de l'établissement scolaire il y a un an, après avoir quitté la direction d'un autre établissement à Livarot. Jeanne Mailhos Vitel a décrit un homme entièrement dévoué à son collège, à ses professeurs et ses élèves.

"Il était tellement engagé pour que les enfants réussissent. Il faisait des semaines de 70 heures. Il était tout le temps dans les couloirs dans la cour à chaque récré", a-t-elle confié.

Pour le maire LR de la commune, "il laissera le souvenir d'un homme empathique, souriant, en qui on pouvait avoir confiance". "Il était dans l'écoute, le dialogue et passionné par son métier", a assuré Sébastien Leclerc sur BFMTV, évoquant un homme "toujours dans le compromis."

Le ministre de l'Education nationale a également rendu hommage au principal de collège sur Twitter, disant s'associer à "la peine et à l'émotion des enseignants, élèves et personnels qui pleurent" sa mort.

"Mes pensées et mon soutien tout entier vont à sa famille et à ses collègues", a ajouté Gabriel Attal.

• Une cellule d'écoute et une minute de silence à la rentrée

Des élèves et des professeurs se sont rendus spontanément vendredi et samedi devant l'établissement afin de rendre hommage à leur principal.

L'académie de Normandie a indiqué à BFMTV qu'une cellule d'écoute sera mise en place dès le 21 août pour les enseignants, soit au moment de leur prérentrée. Une cellule sera aussi mise en place à destination des élèves au moment de la rentrée.

Une minute de silence sera aussi organisée en hommage au principal en septembre.

Emilie Roussey, Cécile Ollivier, AFP