L'année 2024 bat le record annuel du nombre d'alertes pluie-inondation déclenchées par Météo-France

Record d'alertes pluie-inondation activées en 2024 par Météo-France. Image d'illustration. - Philippe Huguen / AFP
2024 a vu un record d'épisodes de pluies extrêmes nécessitant les plus hauts degrés d'alerte de la population, selon le bilan annuel publié vendredi 4 juillet par Météo-France.
L'année 2024, parmi les plus chaudes et pluvieuses jamais mesurées en France, "se caractérise par un nombre record d'épisodes de vigilance orange ou rouge pour pluie-inondation, avec 23 épisodes contre 15 en moyenne sur la période 2012-2023", a annoncé l'agence météorologique nationale.
"C'est lié au fait que le printemps 2024 a été le plus arrosé depuis 2008 et le quatrième depuis le début des mesures en 1959", explique Véronique Ducrocq, directrice des opérations pour la prévision chez Météo-France.
Des effets du changement climatique
Sur les 69 épisodes de dangers météorologiques pour lesquels les vigilances orange ou rouge ont été activées sur un ou plusieurs départements, 18 ont concerné des orages. Ce fut "une année assez atypique", illustrant les effets du changement climatique, avec "cette espèce de variabilité inter-annuelle où on peut passer d'une année extrêmement sèche comme 2022 à une année extrêmement humide comme 2024", selon Benoît Thomé, directeur des relations institutionnelles de Météo-France.
Dans 99,1% des cas, Météo-France a bien détecté l'événement dangereux, activant l'alerte avec au moins 6 heures d'avance dans 72% des cas et limitant les "fausses alarmes" à 11%, quand le danger a par exemple été moindre que prévu ou n'a pas touché tous les départements alertés. "Cela signifie que près de 9 fois sur 10, le phénomène météorologique dangereux prévu s'est produit dans le département concerné avec la sévérité attendue", a résumé Véronique Ducrocq.
Plus de canicules et moins de "grand froid"
Côté canicule, l'année 2024 a été relativement épargnée contrairement à 2023 et 2022, avec deux épisodes nécessitant une alerte orange ou rouge. Mais la tendance d'augmentation est bien visible: de 2,2 épisodes nécessitant au moins un département en vigilance jaune par an entre 2004 et 2014, il y a eu en moyenne 4,9 épisodes par an sur les dix dernières années, a précisé Météo-France.
A l'inverse, dans une France où les dix dernières années ont été 2,2°C plus chaudes qu'à la fin du XIXe siècle, "les épisodes de grand froid deviennent rares": "depuis 2013, un seul épisode de grand froid a été répertorié", en février 2021, selon ce bilan arrêté au 31 décembre, qui ne décompte pas l'épisode de janvier 2025.
Les cartes de vigilance de Météo-France existent depuis octobre 2001. Leur nécessité était apparue évidente après la tempête et les inondations de 1999. Elles couvrent aujourd'hui neuf phénomènes: vent violent, orages, neige-verglas, avalanches, canicule et grand froid (depuis 2004), pluie-inondation, vagues-submersion (depuis 2011) et crues (en relayant depuis 2020 l'information du réseau Vigicrues).