Comment se forment les inondations éclairs, qui touchent particulièrement les zones urbaines?

Des cumuls de pluie équivalents à deux semaines de précipitations enregistrés en quelques dizaines de minutes seulement. C'est ce qui est arrivé dimanche à Toulouse, Paris, ou encore à Mâcon et Dijon. Une large partie de l'Hexagone est toujours en vigilance jaune ce lundi.
Violents orages
Commerces inondés, fort ruissellement de pluies dans les rues, métros coupés: à l'origine de ces inondations éclairs, qui engorgent les villes en quelques dizaines de minutes seulement, de violents orages qui entraînent de très fortes précipitations que les égoûts des zones urbaines ne peuvent pas absorber.
Mais quel phénomène est à l'origine de ces fortes pluies? "Des orages se forment par évolution dite diurne", explique Marc Hay, spécialiste météo et climat BFMTV. Concrètement, les conditions météo sont "relativement calmes le matin" et les nuages bourgeonnent au fil de la journée. Ces orages ne circulent pas très vite et engendrent de très fortes pluies en très peu de temps.
Égoûts sous-dimensionnés
En l'espace d'une heure, il n'est donc pas rare de voir tomber entre 20 et 50 mm de précipitations. Or, dans les grandes villes, très minérales, "les réseaux d'égoûts ne sont pas dimensionnés pour absorber autant d'eau en si peu de temps", résume-t-il.
Comme elles sont très bitumées, les villes deviennent de plus en plus imperméables. Le béton et l'asphalte enlèvent une grande part de la perméabilisation des sols, cela entraîne des inondations. Dans des villes comme Paris, où de nombreuses rues sont en pente, les ruissellements peuvent aussi être importants.
La sécheresse accentue les inondations
Le météorologiste Guillaume Séchet indique sur son compte Twitter que l'imperméabilisation des sols était, dans le cas des inondations à Paris notamment, "accentuée par trois semaines de sécheresse".
"Les sols secs ont un potentiel d'absorption des pluies bien moindre que les sols humides, une sorte de croûte se formant à la surface et empêchant aux précipitations de pénétrer facilement en profondeur", explique un article du site internet Météo-villes.
Guillaume Séchet ajoute que l'intensité de la pluie, "parfois 300mm/h", est l'un des facteurs à l'origine des ruissellements et inondations éclairs, notamment en Île-de-France.
Les orages gagnent la moitié nord
Alors que les orages et les précipitations concernaient majoritairement les régions de du sud de la France, ils ont gagné, ce week-end, le nord, qui n'avaient "pas reçu une seule goutte de pluie" depuis plusieurs semaines, comme la Bretagne, l'Île-de-France ou la Normandie.
Ces orages occasionnant des pluies diluviennes sont très localisés, ce qui explique que le département ne soit classé qu'en vigilance jaune, et non orange, explique Marc Hay. Paris était dimanche en vigilance jaune, alors qu'il est tombé, à Lariboisière (10e arrondissement) plus de 20 mm de pluie en 20 minutes. Dans le 15e arrondissement, pourtant peu éloigné, il n'est tombé que 5 mm d'eau. En plein centre de Toulouse, 50 mm d'eau sont tombés en très peu de temps.
Ces orages restent aussi difficilement prévisibles, rappelle Meteo France dans un article publié sur son site internet.
"Un orage évolue sur une courte durée (de quelques dizaines de minutes à quelques heures) et concerne une zone géographique limitée (quelques dizaines de kilomètres)", précise le service météo.

Cette situation n'enlève toutefois rien aux records de chaleur, qui ont débuté assez tôt dans la saison et dont on ne voit pas la fin, notamment dans le nord du pays. Des orages potentiellement violents peuvent toujours arriver sur une grande partie du pays durant les deux prochains jours, avant un retour du beau temps en fin de semaine.
Il fera 30°C tous les jours à Paris dès mardi, et entre 25 et 30°C en moyenne sur l'ensemble du pays cette semaine.