Froid: une mère et son fils racontent le calvaire de vivre dans une passoire thermique

C'est devenu un réflexe pour Anne-Sophie: une fois passé le pas de la porte en rentrant du travail, elle enfile un pull et se réfugie sous une couverture, devant la télévision. "À chacun sa couverture", lance-t-elle en rejoignant son fils sur le canapé.
Si cette dernière a du mal à se réchauffer une fois rentrée chez elle, c'est que son appartement, situé à Loos dans le Nord, est ce qu'on appelle une "passoire thermique", c'est-à-dire un logement très mal isolé.
Alors que les températures chutent au-dehors, descendant jusqu'à -5 degrés du côté de Nantes ce samedi, le thermomètre ne va pas au-delà de 18 degrés dans le salon d'Anne-Sophie.
"Ce sont des fenêtres d'époque, un peu vétustes, pas entretenues. On a dû mettre du scotch. Vous pouvez ouvrir la fenêtre, sincèrement c'est la même sensation", décrit-elle auprès de BFMTV.
Aucune passoire thermique mise en location en 2023
Dans les chambres, même problème: le froid s'infiltre par les fenêtres et il est impossible pour la famille de dormir sans chauffage.
"On ferme la porte pour garder un maximum de chaleur. Je règle le chauffage à 22 degrés" pour que la pièce atteigne les 18 degrés, explique-t-elle.
Autre geste qu'a adopté Anne-Sophie: empiler les couvertures sur le lit et utiliser plusieurs couches de vêtements, notamment en portant des polaires de montagne et en gardant ses chaussons pour dormir.
Avec plusieurs de ses voisins, Anne-Sophie a déjà tenté d'alerter le bailleur de l'appartement. Ce dernier n'a cependant jamais donné suite à ses demandes.
Sur décision d'Olivier Klein, ministre du Logement, aucune passoire thermique ne pourra être mise en location à compter du 1er janvier 2023. Selon lui, 140.000 logements seront concernés dans un premier temps.