Coronavirus: les émissions de CO2 en forte baisse en Europe pendant le confinement

L'Union européenne pourrait ne produire que 5% des émissions de CO2 émises en temps normal, si le confinement venait à durer. À long terme pourtant, l'impact sur le réchauffement climatique ne serait pas significatif.

L’agence spatiale européenne avait déjà révélé une baisse significative du dioxyde d’azote dans l’air, au dessus des grandes capitales européennes confinées. Cette fois, c’est le cabinet de conseil en management Sia Partners qui affirme que le confinement est responsable d’une baisse importante des émissions de CO2. En Europe, d’après lui, ces émissions seraient réduites de 58% chaque jour, rapportent Les Échos. 

Le cabinet assure même que si le confinement durait 45 jours dans la plupart des pays d’Europe, l’Union européenne pourrait ne produire que 5% de ses émissions habituelles, soit seulement 145 mégatonnes de CO2. Le dioxyde de carbone étant l’un des principaux responsables de l’effet de serre.

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Un demi-degré supplémentaire, "même en arrêtant tout"

Une bonne nouvelle certes, mais qui ne suffira pas à changer la tendance à long terme. "Même si on arrêtait d’émettre, on aurait de toutes façons pris presque un demi-degré supplémentaire. Même en arrêtant tout, tout le temps, le réchauffement climatique serait là", a expliqué Jean Jouzel, climatologue et ancien vice-président du Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat, sur la chaîne Public Sénat. Selon lui, l'arrêt de la production industrielle due à la crise sanitaire ne produira que des effets très limités sur le changement climatique.

"On irait bien sûr vers une stabilisation puis peut-être vers un retour à d’autres conditions, mais il faut relire les chiffre : on est à 54 milliards de tonnes d’émissions de gaz à effet de serre chaque année, 44 milliards de CO2, 10 milliards d’autres gaz. On est vraiment au pied du mur!", a-t-il encore assuré.

L'expert a plaidé pour de grands investissements dans la transition énergétique. "Ce qu’on aimerait à l’issue de cette crise, c’est voir repartir une économie plus sobre en carbone", a-t-il affirmé.

Camille Sarazin