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Une centaine de corps bloqués dans l'épave du bateau russe

Les corps d'une centaine de personnes sont toujours bloqués dans l'épave du Bulgaria, bateau de croisière qui a fait naufrage sur la Volga dimanche, selon les plongeurs qui ont fouillé le fleuve russe et ont remonté douze corps lundi. /Photo prise le 11 j

Les corps d'une centaine de personnes sont toujours bloqués dans l'épave du Bulgaria, bateau de croisière qui a fait naufrage sur la Volga dimanche, selon les plongeurs qui ont fouillé le fleuve russe et ont remonté douze corps lundi. /Photo prise le 11 j - -

par Steve Gutterman KAZAN, Russie (Reuters) - Les corps d'une centaine de personnes sont toujours bloqués dans l'épave du bateau de croisière qui a...

par Steve Gutterman

KAZAN, Russie (Reuters) - Les corps d'une centaine de personnes sont toujours bloqués dans l'épave du bateau de croisière qui a fait naufrage sur la Volga dimanche, selon les plongeurs qui ont fouillé le fleuve russe et ont remonté douze corps lundi.

Une dizaine de plongeurs munis de lampes ont fouillé dans la nuit de dimanche à lundi le Bulgaria, un bateau à double pont, qui naviguait en direction de Kazan, la capitale régionale située à environ 830 km à l'est de Moscou.

Le bateau, construit en 1955, a sombré en quelques minutes dimanche à 3 km des côtes avec près de 200 personnes à bord alors que le temps était orageux.

S'exprimant depuis sa résidence de Gorki près de Moscou, le président russe Dmitri Medvedev a décrété un jour de deuil national mardi et a souligné que l'accident ne se serait pas produit si les procédures de sécurité avaient été respectées.

"Selon les informations qui sont en notre possession aujourd'hui, le bateau était en mauvais état", a déclaré le chef du Kremlin. "Le nombre de rafiots rouillés qui naviguent (dans les eaux russes) est exorbitant", a-t-il estimé.

Le navire, qui comptait 28 passagers à bord, était surchargé, selon le ministre russe des Situations d'urgence, Sergueï Choigu. Il n'y pas pratiquement aucune chance de retrouver des survivants, a-t-il fait savoir.

Treize corps ont été remontés, dont douze dans la nuit de dimanche à lundi, a indiqué la porte-parole du ministère russe des Situations d'urgence, Irina Andrianova.

Quatre-vingt personnes ont passé plus de deux heures dans l'eau avant d'être secourues par un bateau passant à proximité du lieu de l'incident.

"Selon les plongeurs, les chances de retrouver des survivants sont minimes", a ajouté la porte-parole.

Le corps de 110 personnes, dont ceux de 30 enfants, restent pris au piège de l'épave, selon l'agence de presse Interfax qui cite des sources au sein des équipes de secours.

NOMBREUX ENFANTS

Une soixantaine d'enfants pourraient faire partie des passagers, a rapporté la presse russe. Selon des témoignages de rescapés, une trentaine d'enfants s'étaient retrouvés dans une pièce située près de la poupe du bateau pour jouer quelques minutes avant le naufrage.

"Presque aucun enfant ne s'en est sorti. Il y avait beaucoup d'enfants à bord, vraiment beaucoup", a indiqué une rescapée, Natalia Makarova, à la chaîne de télévision d'Etat Rossiya-24.

"Nous étions enterrés vivants dans le bateau comme dans un cercueil métallique", a-t-elle ajouté. "Nous sommes allés vers les ouvertures et nous avons réussi à revenir à la surface par en passant par une fenêtre. Ma fille de 10 ans était avec moi, je l'ai tenue le plus longtemps possible... mais je n'ai pas pu la retenir."

Toujours selon des témoignages de rescapés, le bateau a sombré en huit minutes.

Des sanglots de soulagement des proches et des familles ont accueilli les rescapés au port de Kazan, la capitale du Tatarstan, tard dimanche. "L'enfant est là, l'enfant est là", a ainsi crié un homme en étreignant une femme à ses côtés.

Le président russe, Dmitri Medvedev a donné l'ordre aux enquêteurs de déterminer rapidement l'origine de l'accident et le parquet a ouvert une enquête criminelle.

La commission d'enquête fédérale a pour sa part annoncé avoir saisi des documents appartenant à la compagnie propriétaire du bateau.

Les croisières sur la Volga, qui coule à travers la Russie pour se jeter dans la mer Caspienne, sont très prisées des touristes russes et étrangers.

Avec Alexei Anishchuk, Marine Pennetier pour le service français