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Un niveau d'éducation élevé parmi les recrues de l'EI, selon un rapport américain

En 2012, un journaliste examine un document trouvé dans la planque d'Oussama Ben Laden au Pakistan et mis en ligne par le Combating Terrorism Center.

En 2012, un journaliste examine un document trouvé dans la planque d'Oussama Ben Laden au Pakistan et mis en ligne par le Combating Terrorism Center. - KAREN BLEIER / AFP

En mars, la presse britannique révélait les noms de milliers de personnes personnes ayant répondu à une fiche de renseignement émise par l'Etat islamique. Un mois après, un groupe de chercheurs américains publie ses propres conclusions concernant ce document.

Des journalistes de la chaîne américaine NBC dépêchés au Moyen-Orient ont mis la main sur les formulaires de recrutement au sein de l’Etat islamique de 4.600 personnes parties rejoindre l’organisation. Les chercheurs du Combating Terrorism Center, lié à la célèbre école militaire de West Point, auxquels les journalistes ont confié ces documents viennent de publier un rapport (à lire ici) rassemblant les informations qu’ils ont tirées de leur lecture. Leurs conclusions permettent d’y voir plus clair dans la composition de l’armée d’Abou Bakr al Baghdadi.

Ces fiches sont similaires à celles révélées par Sky News en mars et qui avaient soulevé des questions lors de leur publication mais les observations que les chercheurs américains délivrent à présent sont inédites. Ce questionnaire, en arabe, a circulé entre le début de l’année 2013 et la fin de l’année 2014.

Une moyenne d'âge de 26/27 ans

Le formulaire proposé par l’Etat islamique aux nouveaux arrivants comporte vingt-trois questions. Certaines rubriques sont très pratiques: état-civil de la mère, date de naissance, nationalité. D’autres sont plus atypiques: "Par qui avez-vous été recommandé?", ou encore "Avez-vous déjà mené le jihad? Si oui, où?". Les réponses inscrites par les 4.600 recrues sur ces questionnaires permettent de savoir que 10% prétendent disposer d’une expérience de jihadiste. Ils ne sont guère plus nombreux à déclarer noir sur blanc être prêts à devenir des kamikazes (12%).

Si la moyenne d’âge des recrues se situe autour de 26-27 ans, les chercheurs du Combating Terrorism Center ont remarqué la présence d’un jeune de douze ans ainsi que d’un vieil homme de près de soixante-dix ans. 61% d’entre eux assurent être célibataires à leur arrivée dans les rangs de l’EI et 30% des hommes mariés. Les autres ont à l’évidence refusé de répondre.

Plus intéressant encore, sur 4.600 individus, 1.371 assurent avoir reçu une éducation dans le secondaire et 1.028 personnes avoir fréquenté l’enseignement supérieur. Ces chiffres placent ces hommes dans une moyenne éducative plus élevée que celle de leurs classes d’âges dans leurs pays d’origine.

De curieuses fiches de sortie

Le rapport relève soixante-dix nationalités différentes parmi les recrues. L’Arabie saoudite fournit le contingent le plus important des personnes ayant rempli ce formulaire avec 579 individus devant la Tunisie et ses 559 ressortissants. Quarante-neuf recrues ont déclaré être françaises.

Le rapport évoque aussi des "fiches de sortie" dressées par les autorités de l’EI au moment du départ de combattants. Certaines mentionnent d’inquiétantes "missions" à l’étranger, ou plus simplement des "traitements médicaux" quand d’autres portent des motifs plus surprenants: "Il a menti", "esprit confus", "emprisonné s’il revient", "réfractaires à la vie militaire et au jihad".

R.V, avec AFP