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Typhon aux Philippines : « Il n’y a pas d’eau potable, rien à manger »

La ville de Tacloban dévastée par le Typhon.

La ville de Tacloban dévastée par le Typhon. - -

Les Philippines ont été frappées par l’un des plus violents typhons enregistrés. Le bilan pourrait atteindre au moins 10 000 morts. Ravagées, les Philippines doivent maintenant faire face à la catastrophe humanitaire mais déjà la colère monte dans la population.

Catastrophe humanitaire en vue au Philippines après la passage d'un de plus violents typhons enregistré. Le bilan se chiffrera peut-être à plus de 10 000 morts dans le pays. Si le typhon est désormais au dessus du Vietnam, au Philippines, les conséquences de cette tempêtes sont absolument dramatiques et les secours peinent à répondre à l'urgence de la situation dans un pays les iles sont nombreuses et isolées.

Aide humanitaire difficile à acheminer

Deux îles du centre de l'archipel des Philippines, Leyte et Samar, qui se trouvaient pile dans la trajectoire de Haiyan quand il a frappé vendredi à l'aube, sont particulièrement affectées. « Tout a été ravagé », explique sur RMC Emmanuel Roy de l’association Les enfants du Mékong. Aux Philippines pour trois ans, il était samedi au cœur de la zone la plus touchée. « J’ai pu voir une cinquantaine de cadavres sur les bords des routes, raconte-t-il. Les supermarchés et les centres commerciaux commençaient à être pillés. Des produits de première nécessité mais aussi plus tard des aspirateurs ou des machines à laver ». Dans l'attente des secours et de l'aide internationale difficile à acheminer dans les zones sinistrées, les scènes de pillage se sont effectivement multipliées dimanche. Ainsi à Tacloban, une ville côtière de Leyte, une boucherie miraculeusement épargnée par la tempête est attaquée par la foule, devant son propriétaire impuissant. Un convoi d'aide de la Croix-Rouge a même été pillé, à proximité de la ville.

« Comment faire pour avoir accès aux zones qui ont été affectées »

Malgré les difficultés d'accès aux zones sinistrées, les premiers avions de secours ont décollé vers les Philippines. L'enjeu est notamment d'éviter la propagation d'épidémies. Malgré tout, de nombreuses localités restaient coupées du monde, alors que les autorités semblaient dépassées par l'ampleur de la catastrophe et le nombre de survivants à secourir. « C'est un archipel très dispersé, explique ainsi Stéphanie Rivoal, directrice d'Action Contre la Faim. Comment faire pour avoir accès aux zones qui ont été affectés ? Ça va être l’enjeu des soldats philippins qui sont en train de chercher les survivants. Nous allons de notre cotés essayer d’avoir accès aux différentes iles. Les infrastructures sont très endommagées que ce soit les routes, les ports, les aéroports ou même les accès hélicoptères qui vont être utilisés en premier. Tout cela va vraiment être plus compliqué que dans d’autres endroits ».

« La grogne monte et elle monte très fort »

Frédéric Levy est un entrepreneur français, installé à Manille depuis 7 ans. Les scènes de pillages ne l’étonnent pas. Selon lui, le gouvernement gère extrêmement mal ce drame. « La manière dont le gouvernement et régional et national a géré la crise est catastrophique, explique cet expatriés qui connait bien le pays. La grogne monte et elle monte très très fort tout simplement car il n’y a pas d’eau potable, il n’y a pas de quoi manger. Le gouvernement a assuré qu’il allait envoyer une aide de 6 millions de pesos. C’est rien c’est un peu plus de 120 000 de dollars. Quand vous voyez l’ampleur de la catastrophe alors qu’il y a un mois et demi il y a eu un scandale de plusieurs milliards de pesos, je vous laisse imaginer ce qu’il peut se passer dans la tête des philippins ».

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Le Vietnam se prépare

Au Vietnam, au moins quatre personnes ont été tuées en se préparant au typhon, selon des responsables vietnamiens, en coupant des arbres ou consolidant leurs maisons. Cependant quelque 200.000 des personnes évacuées dans les provinces du centre ont été autorisées à rentrer chez elles en raison d'un changement de trajectoire du typhon vers le nord, qui a forcé à l'évacuation dimanche de 52.000 nouvelles personnes, selon le site d'informations officiel VNExpress. Mais selon la Croix-Rouge, le changement de trajectoire risque d'"élargir la zone de la catastrophe de neuf à au moins quinze provinces", forçant à disperser les opérations de secours.

La rédaction