Tueur en série à Chypre: le ministre de la Justice a démissionné

Le ministre de la Justice chypriote a démissionné ce jeudi devant le tollé suscité par la négligence supposée de la police locale au moment d'enquêter sur des assassinats de ressortissantes étrangères, certaines étant même des petites filles. Un militaire chypriote de 35 ans a avoué les sept assassinats. Trois dépouilles sont encore recherchées.
Le ministre de la Justice de Chypre, Ionas Nicolaou, a annoncé jeudi sa démission après le tollé provoqué par la réaction jugée insuffisante des autorités aux meurtres en série de sept filles et femmes étrangères. Ionas Nicolaou a affirmé aux journalistes avoir présenté sa démission au président Nicos Anastasiades par "principe" et pour des raisons de "conscience".
"Responsabilité politique"
Présentée comme la "première histoire de meurtres en série" à Chypre, cette affaire concerne un militaire chypriote âgé de 35 ans et nommé Nicos Metaxas, selon les médias locaux, qui a été arrêté le 18 avril quatre jours après la découverte d'un premier corps. Il a avoué avoir tué cinq femmes et deux fillettes étrangères, selon des sources policières. "J'ai informé le président de ma décision de démissionner pour des raisons de responsabilité politique", a indiqué Ionas Nicolaou.
Il a appelé la commission d'examen des plaintes contre la police à lancer une enquête indépendante pour déterminer les responsabilités, critiquant l'absence d'investigations sur les disparitions annoncées de ces femmes bien avant la découverte des corps. "J'ai démissionné parce que c'est un crime honteux qui a choqué toute la société, sans parler de ce qui a été dit sur la manière dont l'affaire a été traitée et les possibles négligences de la part des forces de l'ordre", a-t-il dit. "Ce crime détestable n'affecte pas seulement la police mais toute la société". "C'est avec grand regret que j'ai accepté la démission du ministre de la Justice", a écrit le président chypriote sur Twitter.
"Choc et aversion"
Les restes de deux Philippines, d'une femme identifiée comme Népalaise et d'une quatrième encore non identifiée ont été retrouvés dans et autour de deux lacs aux environs de la capitale Nicosie depuis le 14 avril. Les recherches se poursuivent jeudi pour retrouver les corps de trois autres femmes: une Philippine de six ans et une Roumaine et sa fille, dans des villages près de Nicosie. L'affaire a choqué dans cette île très touristique où le taux de criminalité est relativement faible. Les forces de l'ordre ont été accusées de n'avoir pas réagi avec suffisamment de sérieux face aux disparitions de ces femmes étrangères, par négligence ou racisme.
Sur Twitter, le président a en outre assuré partager "le choc et l'aversion de la société face à ces crimes sans précédent". "Nous sommes déterminés à résoudre entièrement (cette affaire) de meurtres honteux, mais également à enquêter sur les faits concernant les plaintes signalant des personnes disparues". Plusieurs centaines de personnes ont manifesté vendredi dernier à Nicosie en hommage aux victimes.
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