Tripoli gagnée par les manifestations, des morts signalés

ALGER (Reuters) - Au moins cinq personnes ont été tuées vendredi à Tripoli lorsque les forces de sécurité libyennes ont ouvert le feu contre des manifestants hostiles à Mouammar Kadhafi dans le quartier de Djanzour, dans l'ouest de la capitale de la Libye, a rapporté un habitant.

Ce témoin ayant requis l'anonymat a aussi signalé des manifestants scandant des slogans hostiles au dirigeant libyen dans plusieurs quartiers de Tripoli, notamment à Fachloum, à l'Est.

Certains rassemblements ont été dispersés mais d'autres se poursuivent.

"Les forces de Kadhafi tirent sur les manifestants à Djanzour (...) De cinq à sept manifestants semblent avoir été tués il y a un quart d'heure dans les manifestations à Djanzour", a dit cet habitant, dont le témoignage n'a pas pu être vérifié dans l'immédiat.

Les opposants à Mouammar Kadhafi ont pris le contrôle de l'est de la Libye, notamment de Benghazi, et se sont emparé de plusieurs villes de plus en plus proches de la capitale.

Des combats ont éclaté aux abords de Tripoli depuis jeudi mais les heurts signalés vendredi sont les premiers dans la capitale libyenne depuis les premières manifestations hostiles au régime à Tripoli le 22 février.

A la mosquée Slatnah, dans le faubourg de Djanzour, des centaines de manifestants ont scandé "Par nos âmes et notre sang, nous protégerons Benghazi", a dit un habitant.

Un autre témoin a déclaré à Reuters que des tireurs embusqués tuaient des habitants à Tripoli.

Ali, un homme d'affaires refusant de donner son identité complète, a déclaré par téléphone à Reuters qu'il se trouvait près d'une mosquée sur une rue menant à la place Verte dans le centre de la capitale. Il a dit qu'une foule était rassemblée devant la mosquée.

"Ils ont commencé à tirer sur la foule. Les gens se font tuer par des snipers mais je ne sais pas combien il y a de morts", a-t-il dit.

Deux habitants de Benghazi ont dit à Reuters avoir parlé par téléphone avec des amis à Tripoli après les prières de la mi-journée.

Ces amis ont déclaré que des manifestants s'étaient rassemblés devant les mosquées après les prières dans l'intention de converger vers la place Verte.

Selon Mohamed, un habitant de Benghazi, les manifestants de Tripoli pensent que s'ils parviennent sur la place Verte, "cela signifiera la fin du régime".

Christian Lowe; Bertrand Boucey pour le service français