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Syrie: cette photo prise après l'attentat d'Alep a fait le tour du monde

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Le cliché montrant un photographe syrien en larmes après l'attentat de la banlieue de Rachidine, en Syrie, a fait le tour du web. Un peu plus tôt, Abd Alkader Habak, installé à Alep et se trouvant sur place lors de l'attaque, avait tenté de secourir un enfant victime de l'explosion qui a fait au moins 126 morts.

Depuis le déclenchement de la guerre en Syrie, en 2011, plusieurs clichés ont marqué les esprits. Après l'attaque chimique qui a touché Khan Cheikhoun, près d'Idleb, au début du mois d'avril, une photo montrant des enfants morts les yeux grand ouverts avait fait la une de plusieurs journaux internationaux. Depuis l'attentat qui a eu lieu ce samedi dans une banlieue d'Alep, près de cette même province, l'une des plus meurtrières en six ans de guerre dans le pays, une nouvelle image symbolisant l'horreur de ce conflit fait le tour du web.

On y voit un photographe syrien, agenouillé au sol et en pleurs, à quelques mètres de voitures en feu, alors que l'attaque vient de se produire. Sur le cliché d'origine, publié sur Twitter par un journaliste syrien, un cadavre d'enfant se trouve à ses côtés.

"Les mots ne peuvent pas décrire ce qui s'est passé"

La photo a été prise après l'explosion d'une camionnette piégée contre un convoi de bus qui transportait des milliers d'habitants, évacués de Foua et Kafraya. Ces deux localités pro-régime assiégées par les insurgés se situent dans la province d'Idleb, près l'Alep, où travaille Abd Alkader Habak, le photographe syrien pris en photo. Sur d'autres images, on le voit tenter de secourir un enfant blessé dans l'attentat.

"Les mots ne peuvent pas décrire ce qu'il s'est passé. J'étais à côté d'un bus transportant de la nourriture aux enfants, quand soudain à quelques mètres, une énorme explosion a retenti", a-t-il raconté à la chaîne de télévision britannique Channel 4 News, évoquant le petit garçon qu'il avait essayé de sauver.

"Je l'ai regardé et j'ai vu qu'il respirait encore. Je l'ai pris dans mes bras et je me suis mis à courir vers les ambulances. Je ne sais pas s'il s'en est sorti, mais j'ai fait ce que j'ai pu. Je sais juste qu'il a été transporté vers un hôpital", a-t-il ajouté.

Au moins 68 enfants sont morts dans l'attentat

L'attaque, qui n'a pas été revendiquée, est survenue à Rachidine, une banlieue rebelle de la ville d'Alep, plus au nord, où le convoi avait été bloqué pendant plusieurs heures en raison de désaccords entre belligérants.

Au moins 68 enfants figurent parmi les 126 personnes tuées dans l'attentat, a indiqué dimanche l'Observatoire Syrien des Droits de l'Homme, précisant que le bilan ne cessait de s'alourdir, de nombreuses personnes succombant à leurs blessures. La grande majorité des morts sont des habitants de Foua et Kafraya. Les autres sont des rebelles qui gardaient les bus et des travailleurs humanitaires.

Charlie Vandekerkhove avec AFP