Pour Donald Trump, les pays musulmans sont "des partenaires essentiels contre Daesh"

Donald Trump, le 21 mai 2017, en Arabie Saoudite - AFP
C'était un discours particulièrement attendu, scruté. Lors de son déplacement à Riyad, en Arabie Saoudite, Donald Trump s'est exprimé ce dimanche devant 37 chefs d'Etat ou de gouvernement, ainsi qu'une cinquantaine de dirigeants du monde musulman, et a prôné "l'amitié, l'espoir et l'amour".
Le président américain, dont le pays combat sans relâche depuis 2014 le groupe jihadiste Daesh en Syrie et en Irak, a aussi insisté sur la nécessité pour les Etats du Proche-Orient et du Golfe de jouer un rôle plus actif dans la lutte antiterroriste.
"Les leaders religieux doivent le dire avec une très grande clarté (...) Si vous choisissez la voie du terrorisme, votre vie sera vide, votre vie sera brève", a-t-il martelé.
Exhortant les dirigeants musulmans à n'offrir aucun "refuge" aux terroristes, et à les "chasser" de leurs communautés et de leurs lieux de culte, il a indique:
"C'est un choix que l'Amérique ne peut faire pour vous".
Un contraste avec les discours tenus durant sa campagne
Il s'agit d'un message à caractère inédit pour le président américain, qui, lorsqu'il était en campagne, affirmait que de nombreux musulmans entretenaient la haine envers les Américains:
"D'où vient cette haine, et pourquoi, nous devrons le déterminer. Jusqu'à ce que nous soyons capables de déterminer et de comprendre ce problème et la menace dangereuse qu'il représente, notre pays ne peut pas être victime d'attaques horribles de la part de gens qui ne croient qu'au jihad et n'ont aucun respect pour la vie humaine", affirmait-il dans un communiqué en décembre 2015.
Le "muslim ban", mesure phare du mandat de Trump
En outre, le milliardaire avait tenté d'imposer son "muslim ban", décret anti-immigration qui interdisait l'entrée aux Etats-Unis à tous les réfugiés, quelle que soit leur origine, pendant 120 jours. Les ressortissants de l'Irak, l'Iran, la Libye, la Somalie, le Soudan, la Syrie et le Yémen étaient, quant à eux, concernés pour 90 jours. Les réfugiés syriens étaient également interdits d'entrer définitivement sur le territoire.
"Essayer de trouver des terroristes avant qu'ils n'entrent dans notre pays n'a rien de plaisant. C'était une grande part de ma campagne. Etudiez le monde!", tweetait Donald Trump le 30 janvier 2017 pour se justifier.
Mesure phare de son mandat, ce décret a été gelé en février 2017 par la justice américaine.
"95% des victimes du terrorisme sont musulmanes"
Aujourd'hui, le président américain semble avoir changé de position: il déclare vouloir s'engager à "renforcer les amitiés du peuple américain, et d'oeuvrer pour la paix. Je m'engage à ce que les Etats-Unis ne cherchent pas à imposer leur vision à d'autres, mais de tendre la main". Objectif principal: une coalition pour lutter contre le terrorisme islamiste.
"Les pays musulmans doivent prendre leur part du fardeau pour que nous puissions vaincre l'extrémisme. Les terroristes ne doivent trouver de sanctuaire dans aucun de vos pays. Vous êtes des partenaires essentiels contre Daesh", a-t-il affirmé.
Il précise même que les "principales victimes des attentats" sont la "population civile des pays du Moyen-Orient, qui ont subi de plein fouet les conséquences du terrorisme. Selon des estimations, plus de 95% des victimes du terrorisme sont musulmanes".
Trump appelle à "isoler l'Iran"
Dans cette lutte contre l'extrémisme religieux, Donald Trump a exhorté les pays à "isoler l'Iran":
"Du Liban à l'Irak en passant par le Yémen, l'Iran finance, arme et entraîne des terroristes, des milices et d'autres groupes terroristes qui répandent la destruction et le chaos à travers la région. En attendant que le régime iranien montre sa volonté d'être un partenaire pour la paix, toutes les nations (...) doivent travailler ensemble pour l'isoler", a-t-il ajouté, en accusant la République islamique d'attiser "les feux du conflit confessionnel et du terrorisme".