Paris et Londres veulent un sommet européen sur la Libye

Nicolas Sarkozy et le Premier ministre britannique David Cameron. La France et la Grande-Bretagne ont décidé de réclamer la tenue d'un conseil européen pour discuter de la situation en Libye. /Photo prise le 16 décembre 2010/REUTERS/Thierry Roge - -
Selon un communiqué publié par l'Elysée, le président Nicolas Sarkozy et le Premier ministre britannique David Cameron ont décidé au cours d'un entretien téléphonique de demander la convocation d'un tel sommet au président du Conseil européen Herman Van Rompuy.
"Ils sont convenus de l'urgence d'une action européenne", indique la présidence française.
A Bruxelles, des diplomates avaient annoncé plus tôt dans la journée que la France souhaitait la tenue jeudi d'un sommet sur la Libye.
En attendant, l'Union européenne a infligé lundi des sanctions à Mouammar Kadhafi et au gouvernement libyen, désormais sous le coup d'un embargo sur les ventes d'armes et d'une interdiction de se rendre sur le territoire de l'UE.
Les Vingt-Sept ont en outre gelé les avoirs du guide de la Révolution libyenne, de sa famille et de son gouvernement et interdit la vente de marchandises telles que gaz lacrymogènes et matériel anti-émeutes, susceptibles d'être utilisées contre les opposants.
La décision, approuvée lors d'une réunion des ministres de l'Energie à Bruxelles, a été avancée pour permettre sa mise en oeuvre le plus vite possible, dit-on de source diplomatique.
CONSULTATIONS ASHTON-CLINTON
Les Vingt-sept ont ainsi repris à leur compte les sanctions adoptées samedi par le Conseil de sécurité des Nations unies, mais ont ajouté dix noms à la liste des personnalités interdites de déplacement, ce qui en porte le total à 26, et 20 à celle concernant le gel des avoirs, a précisé le ministre hongrois du Développement, Tamas Fellegi, dont le pays préside l'UE.
Le commissaire européen à l'Energie, Günther Öttinger, a déclaré peu après lors d'une conférence de presse que la plupart des gisements pétroliers libyens n'étaient plus sous le contrôle du colonel Kadhafi et qu'il n'y avait dès lors aucune raison de bloquer les exportations énergétiques libyennes.
Une grande partie des gisements pétroliers et des terminaux libyens se trouvent dans la partie orientale du pays, d'où est partie l'insurrection contre Kadhafi mi-février.
Les dirigeants européens ont demandé à Mouammar Kadhafi de quitter le pouvoir, qu'il occupe depuis 1969, en raison de la répression du soulèvement populaire contre son régime, qui semble avoir perdu le contrôle d'une grande partie du pays.
Catherine Ashton, haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, a consulté lundi la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, les ministres européens des Affaires étrangères ainsi que des représentants de pays arabes et africains à Genève pour tenter de coordonner la réponse internationale aux événements en Libye.