Otages israéliens détenus par le Hamas: pour Malbrunot, "leur sécurité ne semble pas être la priorité d'Israël aujourd'hui"

Le journaliste du Figaro, spécialiste du Moyen-Orient, Georges Malbrunot, estime que le Hamas "va instrumentaliser de manière assez cynique" les otages "pour faire en sorte qu'Israël se freine dans son opération militaire". Le pays a laissé 24 heures aux habitants du nord de la bande de Gaza pour évacuer.

Six jours après les attaques contre Israël par les terroristes du Hamas, la tension monte encore d'un cran. L'armée israélienne a ordonné l'évacuation du nord de la bande de Gaza dans les 24 heures. Tandis que l'ONU s'est inquiété de "conséquences humanitaires dévastatrices", la question du sort des otages pose question.

"La sécurité des otages ne me semble pas être la priorité d'Israël aujourd'hui parce que là, on a basculé dans une situation qui ne ressemble à nul autre pareil, à savoir que le Hamas en détient 150", a expliqué Georges Malbrunot, le grand reporter du Figaro sur BFMTV ce vendredi.

"Un otage mort n'a plus de valeur"

Parmi les personnes enlevées samedi dernier, on compte 17 Français dont plusieurs enfants, selon le Quai d'Orsay. Les proches des victimes ont organisé une conférence de presse à Tel-Aviv jeudi, en appelant à la France pour obtenir des preuves de vie puis leur libération.

"Quand vous êtes otages, il y a une règle d'or malheureusement. Un otage mort n'a plus de valeur", a encore précisé ce spécialiste du Moyen-Orient, lui-même ancien otage en Irak dans les années 2000.

"Donc quand on vous tue, on ne va pas récupérer de l'argent, des bénéfices politiques ou de la notoriété. Mais là, ils sont 150 donc ils vont instrumentaliser de manière assez cynique ces otages pour faire en sorte qu'Israël se freine dans son opération militaire", a décrypté le journaliste.

"Le Hamas peut se livrer à un chantage et va le faire"

Emmanuel Macron a assuré lors d'une allocution jeudi soir que la France mettait "tout en œuvre" pour libérer ses ressortissants retenus en otage et les faire revenir "sains et saufs dans leur foyer". La majorité d'entre eux sont des citoyens franco-israéliens.

"Comme les otages sont nombreux, (le Hamas) peut se livrer à ce chantage et il va le faire. Ils peuvent en exécuter, exhiber des militaires israéliens qu'ils ont kidnappés, les faire supplier Benjamin Netanyahu de ne pas avancer", a résumé Georges Malbrunot.

Des "canaux de négociation" ont été instaurés entre la France, a encore avancé Emmanuel Macron jeudi soir, sans donner plus de détails. Si l'Allemagne a sollicité officiellement le Qatar pour jouer les médiateurs avec ses propres otages, le chef de l'État n'a pas donné de détails.

Le Hamas affirme que 13 otages "incluant des étrangers" ont été tués par des frappes israéliennes, sans possibilité de vérifier ce chiffre pour les médias.

Marie-Pierre Bourgeois