"Un ancêtre honoré": une montagne sacrée obtient le statut de personne en Nouvelle-Zélande

Le mont Taranaki, également connu sous le nom de mont Egmont, en Nouvelle-Zélande le 3 février 2006. - Robin van Mourik / Creative Commons license
Une montagne considérée comme une personne légale. C'est la décision prise ce jeudi 30 janvier par les autorités néo-zélandaises. Cette montagne, le mont Taranaki, est un volcan endormi et enneigé, qui culmine à 2.518 mètres d'altitude, ce qui en fait le deuxième sommet le plus haut de la partie septentrionale de la Nouvelle-Zélande.
Le projet de loi a été approuvé à l'unanimité par les 123 parlementaires. Concrètement, cela signifie que la montagne, aussi connue sous le nom de mont Egmont, a tous les droits d'une personne et est considéré comme "un tout vivant et indivisible" par la loi, rapporte Associated Press.
"La montagne a longtemps été un ancêtre honoré, une source de subsistance physique, culturelle et spirituelle et un lieu de repos final", a déclaré ce jeudi lors d'une séance au Parlement Paul Goldsmith, responsable des accords entre le gouvernement et les tribus maories.
Une rivière et une forêt déjà reconnues comme une personne
En 1840, les tribus maories et la Couronne britannique ont signé le traité de Waitangi qui fonde la Nouvelle-Zélande. Cet accord promettait aux tribus locales de conserver leurs droits sur leurs terres, mais le traité n'a pas été respecté: dès 1865, une zone, incluant le mont Taranaki, a été confisquée par la Couronne britannique. Dans les années 1970, un mouvement de contestation maori a déclenché une vague de reconnaissance de la culture et des droits de ces tribus locales par les parlementaires néo-zélandais.
Ce n'est pas la première fois qu'un élément naturel obtient une telle reconnaissance. Une loi adoptée en 2014 en Nouvelle-Zélande a accordé le statut de personne à une forêt indigène. Conséquence, la propriété de ce territoire est passée du gouvernement à une tribu maorie.
Puis en 2017, la Nouvelle-Zélande a reconnu la rivière Whanganui comme une personne, toujours dans le cadre d'un accord avec une tribu locale.