Nouvelle-Zélande: une enfant de 11 ans envoyée en hôpital psychiatrique par erreur par des policiers

Une simple erreur sur l'identité d'une patiente néo-zélandaise a eu de graves conséquences. Après avoir été confondue avec une patiente adulte par la police, une Néo-Zélandaise de 11 ans a été placée dans un hôpital psychiatrique et a subi des injections d'un puissant médicament, selon un rapport du gouvernement paru ce mercredi 2 avril.
Le 9 mars dernier, vers 6h40, heure locale, l'enfant, qui présentait "des capacités verbales limitées", se trouvait sur un pont dans la ville d'Hamilton, dans le nord de la Nouvelle-Zélande. Les caméras de surveillance l'ont notamment filmée en train de monter sur les garde-corps du pont.
Deux doses d'antipsychotique administrées
Arrivées sur place, les forces de l'ordre ont constaté qu'"elle répétait les questions que les policiers lui posaient", a expliqué le chef de la police du district de Waikato, Scott Gemmell, cité par le New Zealand Herald. "Ils n'ont pas pu l'identifier à ce stade, mais elle semblait, compte tenu des circonstances plus générales, correspondre à une personne nécessitant des soins."
Selon le rapport, les policiers ont ensuite confondu l'enfant avec une patiente de 20 ans qui avait disparue. Ils l'ont donc emmenée à l'hôpital, où elle a été admise dans une "unité de soins psychiatriques intensifs".
"La patiente A vit avec un handicap qui l'empêche de bien s'exprimer", est-il précisé dans le rapport du ministère de la Santé, faisant référence à la jeune fille.
Après avoir refusé de prendre les médicaments proposés par le personnel de l'hôpital, elle s'est vu administrer de force, par voie intramusculaire, deux doses d'halopéridol, un antipsychotique rarement donné aux enfants. "Le personnel travaillait avec l'idée qu'ils donnaient des médicaments à un adulte, pas à un enfant", explique encore le rapport.
La jeune fille a passé plus de 12 heures à l'hôpital jusqu'à ce que la police se rende compte de son erreur et appelle sa famille pour qu'elle vienne la chercher.
"Très alarmant et préoccupant"
Lors d'une conférence de presse qui s'est tenue ce mercredi, Richard Sullivan, le médecin en chef de Health NZ, l'agence de santé néo-zéandaise, a déclaré que les personnels impliqués dans cette affaire avaient "agi de bonne foi" et qu'il acceptait toutes les conclusions du rapport. "Ce qui s’est passé dans cette affaire est le résultat d’une erreur d’identité et d’une erreur humaine", a résumé Richard Sullivan, cité par le New Zealand Herald.
"C'est très alarmant et préoccupant", a jugé le Premier ministre néo-zélandais, Christopher Luxon, qui a annoncé l'ouverture d'une enquête la semaine dernière après la révélation de l'incident. "En tant que parent, on s'identifie à cet horrible concours de circonstances. J'ai énormément d'empathie pour elle et sa famille."