"Nous jouons avec le feu": le patron de l'AIEA très inquiet de la situation à la centrale de Zaporijia

Le directeur général de l'AIEA, Rafael Mariano Grossi, le 2 mars 2022. - JOE KLAMAR / AFP
Tous les regards sont tournés vers Zaporijia. Alors que l'armée ukrainienne a entamé sa contre-offensive et tente de repousser l'envahisseur russe, la situation de la plus grande centrale nucléaire d'Europe continue de préoccuper, de nombreux combats se déroulant dans ses environs. Lors de sa visite la semaine passée, l'AIEA, l'Agence internationale de l'énergie atomique, avait estimé que l'intégrité de l'infrastructure avait été "violée" par plusieurs bombardements.
Ce mardi, le dirigeant de l'instance, Rafael Grossi, est revenu lors d'une conférence de presse sur cette visite, dont lui-même faisait partie.
"Les frappes sur la centrale que j’ai pu constater et évaluer personnellement avec mes experts sont tout simplement inacceptables. Nous jouons avec le feu et quelque chose de très catastrophique pourrait avoir lieu", a-t-il dit.
Vers une démilitarisation?
Malgré un trajet perturbé par des "activités militaires", Rafael Grossi avait refusé de rebrousser chemin.
"Nous ne nous arrêtons pas, nous bougeons, souhaitez-nous bonne chance", a-t-il lancé, gilet pare-balles sur le torse.
Sa visite sur place n'aura duré que quelques heures, prêtant le flanc aux critiques du président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui a reproché à l'AIEA d'avoir occulté la question de la "démilitarisation" du site. Le Kremlin a, quant à lui, jugé cette mission "très positive" même s'il est "trop tôt" pour évaluer ses conclusions.