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New York: la commémoration lumineuse du 11-septembre perturbe la migration de 160.000 oiseaux chaque année

Deux halos de lumière, qui s'élèvent à 6 kilomètres de haut, représentent les tours jumelles détruites après les attentats du 11-septembre.

Deux halos de lumière, qui s'élèvent à 6 kilomètres de haut, représentent les tours jumelles détruites après les attentats du 11-septembre. - Drew Angerer - AFP

Chaque 11 septembre, deux faisceaux lumineux s'éclairent à la place des tours jumelles qui se sont écroulées après les attentats de 2001. Selon des scientifiques, ces halos perturbent la route migratoire des oiseaux.

Chaque année, le 11 septembre, les Etats-Unis rendent hommage aux victimes des attentats des deux tours jumelles qui se sont écroulées il y a maintenant 18 ans. Au centre du World Trade Center, à New York, deux faisceaux lumineux de 6 kilomètres de haut brillent toute la nuit à l’endroit où se tenaient les Twin towers. Mais cette commémoration annuelle se fait au détriment des oiseaux qui entament à cette même période leur migration, rapporte The Independent.

160.000 oiseaux en danger

Pendant leur vol, ils sont attirés par la puissante source lumineuse, tournent autour des tours fictives et sont ainsi écartés de leur route, déboussolés et exposés à un risque d'épuisement ou de blessure mortelle. Selon une étude, relayée par le quotidien américain, environ 160.000 oiseaux sont mis en danger chaque année par ce spectacle lumineux. Une autre étude assure que ces commémorations ont dérouté plus de 1,1 million d’oiseaux migrateurs entre 2008 et 2016.

"La lumière les attire, comme un leurre, et beaucoup meurent en percutant les vitres des buildings", explique Susan Elbin, ornithologue.

20 minutes d'extinction

Le problème n’est pas nouveau, et des scientifiques et défenseurs des volatiles travaillent depuis 2005 pour minimiser les dégâts. A la tombée de la nuit, les volontaires se réunissent ainsi sur le toit d’un parking à proximité du World Trade Center, d’où sont projetées les deux tours de lumière. Parulines jaunes ou flamboyantes, faucons, chauves-souris… Ils comptent les animaux pris au piège par les halos. Quand ils en dénombrent plus de 1000, les lumières s’éteignent durant vingt minutes, le temps que les oiseaux se dispersent.

Ce phénomène a permis de sensibiliser les citoyens à l’impact écologique que peut avoir la pollution lumineuse dans les villes. La surveillance s’étend également à la situation des insectes, dont la migration peut également être perturbées par de fortes sources lumineuses.

Ambre Lepoivre