Turquie: la proposition d'Erdogan de naturaliser des réfugiés syriens crée la polémique

Le président turc Recep Tayyip Erdogan en conférence de presse, le 15 avril 2016. - Ozan Kosa - AFP
La Turquie, voisine de la Syrie, accueille actuellement 2,7 millions de réfugiés syriens ayant fui la guerre. Samedi, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a évoqué un projet du gouvernement, qui permettrait à ces réfugiés d'obtenir la nationalité turque.
"Je vais vous annoncer une bonne nouvelle. Nous allons aider nos amis syriens en leur offrant l'opportunité s'ils le désirent d'acquérir la nationalité turque", a-t-il déclaré lors d'un discours prononcé samedi soir dans la province de Kilis, dans le sud du pays, à la frontière avec la Syrie. Il s'exprimait lors d'un dîner de rupture de jeûne du Ramadan, et ses propos ont été rapporté par les médias. Cette annonce provoque depuis une polémique dans le pays.
Une manoeuvre électoraliste?
A la tête de la Turquie depuis 2002, Erdogan a d'abord été Premier ministre, avant de devenir le premier président élu au suffrage universel en 2014. Accusé d'autoritarisme par ses détracteurs, il souhaite aujourd'hui renforcer ses pouvoirs en changeant la Constitution, ce à quoi s'opposent une partie de l'opinion publique, mais aussi l'opposition parlementaire. Pour certains, l'annonce d'offrir la nationalité turque aux réfugiés syriens n'est donc pour Erdogan qu'un moyen d'enregistrer des milliers de nouveaux électeurs et de pouvoir établir le régime qu'il souhaite.
Certains internautes turques réclament depuis un référendum sur cette question, tandis que sur Twitter, un hashtag que beaucoup considèrent comme raciste ("je ne veux pas de Syriens dans mon pays") est arrivé en tête des tendances.