Arménie: les massacres n'étaient pas un "génocide" selon Erdogan

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a une nouvelle fois nié le caractère génocidaire des massacres d'Arméniens commis en 1915 - -
Recep Tayyip Erdogan, le Premier ministre turc, persiste et signe. Alors que pour la première fois, il y a à peine quelques jours, il avait présenté les condoléances de son pays aux descendants des victimes des massacres de 1915 par l'Empire ottoman, l'homme fort de la Turquie a une nouvelle fois refusé de parler de génocide arménien.
"Ce n'est pas possible car s'il s'agissait d'un génocide, pourrait-il encore y avoir des Arméniens dans ce pays (la Turquie)?", a affirmé Erdogan dans un entretien diffusé lundi soir sur la chaîne de télévision américaine PBS.
"Nous sommes un peuple qui pense qu'un génocide est un crime contre l'humanité et jamais nous ne fermerions les yeux face à un tel acte", a-t-il ajouté.
"Faire preuve du même courage" que la Turquie
Dans son discours hebdomadaire au Parlement mardi, Erdogan est revenu sur le sujet, exhortant l'Arménie à "faire preuve du même courage" que la Turquie.
La semaine dernière, le chef du gouvernement turc a pour la première fois présenté ses "condoléances" aux petits-enfants des victimes des massacres de 1915 et assuré qu'il respectait leurs "souffrances", à la veille de la journée officielle les commémorant.
Cette déclaration a été saluée comme un pas en avant vers la réconciliation entre la Turquie et l'Arménie, notamment par les Etats-Unis.
Mais l'Arménie a rejeté les condoléances d'Ankara et réclamé son repentir et la reconnaissance du génocide, ce que les autorités turques refusent.
Le 24 avril 1915, le gouvernement de l'Empire ottoman a ordonné, en pleine Première guerre mondiale, la déportation de centaines de milliers d'Arméniens, accusés de complot avec l'ennemi russe. Nombre d'entre eux ont été tués: 1,5 million selon les Arméniens, 500.000 environ selon les Turcs.