Un convoi d'aide humanitaire pénètre dans Madaya assiégée et affamée

Des habitants de Madaya attendent le convoi humanitaire du Croissant rouge, le 11 janvier - STRINGER / AFP
Les 42.000 habitants de Madaya, une ville rebelle du sud-est de la Syrie, sont "au bord de la famine", affirmait l'ONU. Après l'autorisation par le régime de Bachar al-Assad d'acheminer de l'aide humanitaire, un premier convoi a pénétré dans la ville ce lundi.
"Deux camions transportant de la nourriture et deux remplis de couverture sont entrés vers 17h à Madaya" a affirmé un responsable du Croissant rouge syrien. Parti de Damas, le convoi composé d'une cinquantaine de camions, doit aussi distribuer des médicaments.
Au même moment, trois camions sont entrés à Foua et trois autres à Kafraya, deux localités chiites encerclées par les rebelles à plus de 300 km de Damas dans la province d'Idleb (nord-ouest), selon un source militaire sur le terrain.
Des habitants vont quitter la ville
A Madaya, la population est réduite à manger des feuilles, de l'herbe et à boire de l'eau parfumée aux épices pour survivre, avance le Guardian. Le kilo de riz y aurait même atteint les 250 dollars.
Depuis six mois, cette ville proche de Damas est assiégée par l'armée syrienne. Des informations sur une famine dans la ville avaient provoqué un tollé international et poussé le régime à y autoriser l'accès. Médecins sans frontières (MSF) a fait état de 28 personnes mortes de faim depuis le 1er décembre. Selon un responsable du Croissant rouge, "une dizaine d'habitants vont pouvoir quitter la ville ce soir".
Un précédent convoi en octobre
Une tette opération a été extrêmement complexe à organiser entre les différents acteurs syriens et internationaux concernés. Le Programme alimentaire mondial (PAM) de l'ONU a fait parvenir de la nourriture, notamment du lait pour enfants, tandis que le CICR fournissait des médicaments en quantité suffisante pour trois mois ainsi que du matériel chirurgical pour soigner les blessés et des couvertures.
La dernière fois que des convois humanitaires avaient pu atteindre ces villes remontait au 18 octobre, à la suite d'un accord entre les belligérants.
Un peu plus tôt dans la journée, Laurent Fabius appelait le régime à mettre fin au siège de Madaya. A l'issue d'une brève entrevue avec l'opposition syrienne à l'Elysée, François Hollande a "appelé à la mise en place de mesures humanitaires immédiates, en priorité dans les zones assiégées et notamment à Madaya".