Syrie: la télévision russe filme par erreur les bombes à sous-munitions utilisées par Moscou

Des sous-munitions équipées sur un bombardier russe. - Capture RT
L'image est furtive, mais elle n'a pas échappé à plusieurs blogueurs spécialisés dans les questions de défense. Un reportage de Russia Today, montrant la visite du ministre de la Défense ruse Sergei Shoigu sur une base aérienne russe en Syrie, a rendu publique l'image de trop. On y voit plusieurs bombes à sous-munitions équipées sur des bombardiers russes. Problème: ces armes sont interdites par plusieurs conventions internationales.
L'image immédiatement censurée
Un internaute a ainsi diffusé le reportage initial, puis la version censurée par RT qui ne laisse aucun doute quant à la manipulation effectuée pour cacher les images gênantes.

A la 19ème seconde de la vidéo, on distingue clairement deux bombes RBK-500, connues pour leur capacité à transporter des sous-munitions. Comme le rappelle Le Monde, les sous-munitions sont interdites par la convention des Nations Unies signée à Dublin en 2008, mais que la Russie n'a jamais ratifiée. Moscou a en revanche signé en 1981, alors que la Russie était encore l'URSS, la convention de Genève sur l'interdiction des armes incendiaires, principales munitions utilisées par les bombes à sous-munitions.
Les preuves se multiplient
Si les bombes à sous-munitions sont interdites, c'est en raison de leur dangerosité pour les civils. En explosant en l'air, elles larguent des centaines de petites bombes qui, se dispersant, déclenchent un déluge de feu au sol. Utilisées pour terroriser, les bombes à sous-munitions ne sont pas faites pour cibler un objectif précis, mais pour causer un maximum de dégâts sur une zone donnée.
Depuis le début de l'intervention russe en Syrie, plusieurs vidéos ont déjà prouvé l'utilisation de telles armes par Moscou, en violation de toutes les conventions internationales sur l'usage de telles armes. Depuis le début de la guerre civile syrienne en 2011, on estime à 260.000 le nombre de victimes. Un bilan probablement largement sous-estimé en raison de la complexité de tenir un décompte précis.