Syrie : 4 étudiants tués à l'université d'Alep

Ces incidents, qui ont déclenché des manifestations de solidarité dans plusieurs universités du pays, pourraient être un tournant dans la mobilisation à Alep, centre économique du nord du pays gagné peu à peu par la contestation anti-régime
Certains étudiants "ont préféré se jeter du troisième et du quatrième étage plutôt que de se faire arrêter", a rapporté Abou Omar, un porte-parole des étudiants-militants sur place. Plus tard, "ils nous ont fait descendre devant le dortoir des filles et nous ont obligés à nous déshabiller et à nous mettre à plat ventre", dit Abou Taym ajoutant qu'"ils se sont mis à marcher sur nous en proférant des insultes".
Après une nuit et une matinée de manifestations violemment réprimées et de mise à sac des chambres étudiantes par les forces du régime, l'Université a annoncé sur son site internet une suspension des cours jusqu'au 13 mai.
Malgré les violations, le général norvégien Robert Mood, chef des observateurs, a affirmé mercredi sur la chaîne britannique Sky News que leur présence "calmait" la situation, tout en qualifiant le cessez-le-feu de "précaire".
Le plan Annan prévoit une mission plus large de 300 observateurs mandatés par l'ONU, la libération des détenus, le droit de manifester pacifiquement et la libre circulation des médias et des humanitaires.
Depuis le début de la contestation, plus de 11.100 personnes, en majorité des civils, ont péri dans les violences, selon l'Observatoire syrien des droits de l’Homme, et des dizaines de milliers de personnes ont été arrêtées, selon des ONG.